EAUX DE BOISSON ET MALADIES HYDRIQUES A BUNIA (RD CONGO)
DRINKING WATER AND WATERBORNE DISEASES IN BUNIA (DR CONGO)
NDUNGO Jonathan
Assistant
Doctorant département de santé publique
Université de Yaoundé I
ndungojonathan@gmail.com
DJIBIE KAPTCHOUANG Lionel
Doctorant
Département de Géographie, Aménagement-Environnement
Université de Dschang-Cameroun
djibiekaptchouanglionel@yahoo.fr
EWOTI Olive NOAH
Assistant
Faculté des sciences, Département de biologie et physiologie animale
Université de Yaoundé I
ewoti@yahoo.fr
TAKOUGANG Innocent
Docteur
Faculté de médecine et de sciences biomédicales, Département de santé publique
Université de Yaoundé I
Innocent@yahoo.fr
Mots clés: Clientélisme | CPN | Femme multipare | Eaux de boisson | qualité | Maladie hydrique | Bunia |
Keys words: Clientelism | CPN | Multiparous woman | Drinking water | quality | Water disease | Bunia |
Texte intégral
Introduction
L’eau a toujours été pour l’homme, la source alimentaire la plus indispensable. Les eaux douces (souterraines ou superficielles) représentent environ 0,6% de l’eau de la planète, et sont les plus exploitées pour l’alimentation humaine (Banton et Bangoy, 1997). Pour l’équilibre des écosystèmes, et la pérennisation de l’espèce humaine, sa qualité doit être préservée (OMS, 2000). C’est donc une thématique majeure sur laquelle se sont penchés de nombreux auteurs. En effet, des études antérieures ont montré que la qualité microbiologique des eaux dans les métropoles africaines reste sujette à réflexion. Elles révèlent que ces eaux sont acides, et faiblement minéralisées (Nola etal., 1998). Elles hébergent une microflore bactérienne variée constituée de bactéries fécales, de bactéries commensales, des bactéries pathogènes opportunistes, dont la dynamique d’abondance subit de variations spatio-temporelles (Nola etal., 1998). Le peuplement de ces micro-organismes est significativement influencé par les facteurs physico-chimiques tels les teneurs en gaz et certains ions dissous, et des facteurs météorologiques tels les précipitations et l’insolation (Nola etal., 2000 ; 2001 ; 2002). Ces études ont aussi montré qu’au cours de la recharge de l’eau souterraine de la région, les bactério-polluants des eaux d’infiltration utilisent la matière organique présente pour se multiplier, leur taux de reproduction variant avec les horizons de sol (Nola et al., 2004). Cependant, de par sa qualité disponible, elle peut être une source de morbidité, et de mortalité relative à la gestion, l’approvisionnement inadéquats et son inaccessibilité (BRGM, 2006). En effet, l’Afrique subsaharienne fait face au développement accéléré et incontrôlé des villes et les multiples naissances des quartiers à habitat spontané qui entraînent une prolifération des systèmes individuels d’assainissement constitués en majorité de latrines, des fosses septiques plus ou moins étanches (Nola et al., 2004), les municipalités locales ne parviennent pas à assurer une distribution optimale de l’eau potable aux populations. Ces dernières sont donc obligées à recourir aux eaux souterraines et de surfaces dans l’ignorance de leur qualité microbiologique (Moungang et al., 2021). En RD Congo par exemple, bien que le réseau hydrographique soit abondant, 55% de la population n’a pas accès à l’eau potable. De plus les hospitalisations de ces populations sont liées à 25% aux maladies hydriques à l’instar des gastroentérites, des diarrhées et aux fièvres typhoïdes (Delmas et al., 2011 ; Stewart, 2015). Ces informations posent le problème de la qualité des eaux destinées à la boisson et des maladies hydriques induites. La présente étude menée dans la ville de Bunia (RD Congo) vise donc à analyser le rapport entre la qualité des eaux de boisson et la prolifération des maladies hydriques.
1. Méthodologie
L’étude s’est déroulée dans la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri au Nord-est de la République Démocratique du Congo. Cette ville a pour coordonnées géographiques 1,559° de latitude, 30,252° de longitude et 1 265 m d'altitude. Son climat de type tropical a quatre saisons : une saison plus sèche de mi-décembre en mi-mars ; une saison chaude (dégagée) de mi- juin en mi-septembre, une saison fraîche de mi-septembre en fin novembre, et une saison pluvieuse, de mi-mars en mi-décembre. La Température annuelle varie de 17 °C à 30 °C et le climat est couvert de nuages toute l’année (Carte n°1).
1.1. Choix des points d’échantillonnage
La ville de Bunia a été choisi pour cette étude en raison des conflits armés et insécurité ayant entraîné la destruction des réseaux d’adduction d’eau, l’instabilité démographique, avec des mouvements des populations (déplacés des guerres). Les divers acteurs interviennent, sans coordination, dans la gestion de l’approvisionnement en eau, le secteur reste mal organisé, entraînant des déficiences dans l’approvisionnement en eau des ménages. La figure 1 présente la ville de Bunia et les points considérés dans l’étude. Au total, 85 points d’eau constitués des sources aménagées, des puits et des forages ont été considérés de façon à couvrir l’ensemble des communes de la zone d’étude.
Dans chaque commune, il a été fait : une identification des parties prenantes du système de gestion des eaux de boisson ; une détermination de la qualité physico-chimique et microbiologique des eaux de boisson de Bunia ; le profil de rapportage de maladies hydriques dans les formations sanitaires et du niveau d’association entre la qualité de l’eau et le profil de rapportage des maladies hydriques à Bunia.
Carte n°1 : Sources d’eau de boisson dans la ville de Bunia et points d’échantillonnage considérés
1.2. Analyses de la qualité physico-chimique et microbiologique des eaux de boisson de Bunia
1.2.1. Analyses de la qualité microbiologique
Les échantillonnages pour les analyses microbiologiques ont été effectués dans des flacons en verre stérile de 500 ml (Diagnostic Pasteur, 1987). Les microorganismes recherchés ont été les bactéries témoins de contamination fécale à l’instar des coliformes fécaux et précisément l’espèce E. coli (Marchal et al., 1987). L’isolement de ces microorganismes a été effectué sur le milieu de culture Xylose Lactose Désoxycholate (XLD), suivant la référence normative NM 03.07.003 (Holt et al., 2000). Après isolement des germes, le dénombrement du nombre de colonies a été effectué par la méthode de comptage direct (Holt et al., 2000). En fonction du nombre de colonies et de l’espèce ou groupe de germes recherchés, les critères de jugement sont tels qu’un point d’eau considéré dans l’étude peut avoir un risque faible (coloration verte), un risque intermédiaire (coloration bleue), un risque élevé (coloration jaune) ou un risque très élevé (coloration rouge) pour les populations qui la consomme.
1.2.2. Analyse de la qualité physico-chimique
Les échantillons d’eau pour les analyses physicochimiques, ont été prélevés dans deux lots de flacons en polyéthylènes double bouchage de 1000 ml où l’eau a été introduite sans faire de bulles, destiné à la mesure au laboratoire des paramètres tels que l’oxygène dissous, la turbidité, la couleur entre autres ; de 250 ml dans lequel le CO2 dissous est fixé sur le terrain avant d’être déterminé au laboratoire par la méthode de volumétrie. L’ensemble placé dans une enceinte réfrigérée et transporté au laboratoire.Les paramètres physicochimiques considérés dans cette étude ont été mesurés sur le terrain et au laboratoire suivant les techniques préconisées par Rodier et al., (2009).
1.3. Détermination du profil de rapportage des maladies hydriques dans les formations sanitaires
Le profil de rapportage des maladies hydriques dans les formations sanitaires dans la ville de Bunia a été effectué à l’aide de la recherche documentaire dans les registres de consultations de routine. Les patients touchés par les maladies hydriques pour la période allant de janvier 2015 à décembre 2019 ont été recensés.
2. Résultats
2.1. Identification des parties prenantes du système de gestion des eaux de boisson et outils utilisés pour l’approvisionnement en eau
Les gestionnaires de l’eau identifiés dans la ville de Bunia couvrent des zone d’intervention variables par rapport à la zone d’étude. La zone d’intervention pour les entreprises publiques s’étend à 7,06% ; pour les entreprises privées, elle est de 34,12% et pour les entreprises parapubliques, elle est de 30,59%. La zone d’intervention pour les autres gestionnaires comme les ONG, les formations sanitaires, les établissements scolaires et la communauté ou la population elle-même représentent 28,23 % (Figure n°1).
Les instruments identifiés pour l’installation de systèmes d’alimentation à partir de sources d’eau souterraines dans la ville de Bunia sont des outils manuels comme houe, bêche, pioche, pelle et binette (60%), suivis des motopompes (28,24%). En plus de ces deux systèmes, des adductions directes ont été observées dans les rivières et dans les sources développées par les populations elles-mêmes. Ces adductions représentent respectivement 8,24 % et 3,53 % (Figure n°1).
Figure n°1 : Types de gestionnaires de sources d’eau potable (A) et d’outils utilisés pour installer les sources d’eau (B) (N = 85)
2.2. Qualité microbiologique et physico-chimique des eaux de boisson de Bunia
2.2.1. Qualité microbiologique et origine des germes
L’étude montre en général que l’ensemble des points d’eau considérés hébergent des microorganismes dont les densités varient en fonction du point d’échantillonnage et de la période de recherche. Sur l’ensemble des points d’échantillonnage, lors de la première campagne, il a été observé que les densités moyennes d’E. coli varient de 3,7 ± 12,1 UFC/100ml à 123,6 ± 453, 9UFC/100ml. La densité moyenne la plus faible a été observée dans les eaux de puits alors que celle la plus élevée a été dans les eaux de surface. La densité moyenne la plus faible des coliformes totaux 56,6 ± 115,6 UFC/100ml a été observée dans les eaux de forage. La présence des Salmonella sp. a parfois été rare dans les eaux de puits et des sources aménagées quel que soit la campagne d’étude considérée (Tableau n°1). De même, les densités moyennes de coliformes fécaux et d’E. coli restent plus élevées dans les eaux de surface (rivières) quel que soit la campagne d’étude.
Tableau n°1 : densités moyennes des microorganismes isolés par type de points
Pour vérifier l’origine des germes dans les eaux analysées, une prospection a été effectuée dans l’objectif de recenser les modes de gestion de déchets (solides et liquides), la présence et les types d’installations sanitaires construites aux alentours (± 50 mètres) des points d’approvisionnement en eau potable. Il ressort de l’ensemble que 48,8% des points d’adductions d’eau de boisson disposent des toilettes (latrines) à proximité. Ces latrines peuvent être accompagnées de trou à ordure/placenta/lavage voitures (2,4%), de décharge brute (3,5%), de trou à ordure/placenta/décharge brute (5,9%), de trou à ordure/placenta (9,4%) ou être seules (25,9%) (Figure n°2).
Figure n°2 : Types de latrines construites à proximité des points d’eau de boisson dans la ville de Bunia (A2 : trou à ordure/placenta ; B : décharge brute ; B3 : trou à ordure/placenta/décharge brute ; C3 : trou à ordure/placenta/lavage voitures)
2.2.2. Qualité physico-chimique
Dans l’ensemble des eaux analysées, le pH minimal a été de 5,6 U.C alors que le pH le plus élevé est de 7,5 U.C. ce résultat montre un passage progressif de l’acidité vers la basicité des eaux consommées. De plus, la turbidité maximale de l’eau est de 64,4 NTU. Les teneurs les plus élevées en NO2 et NO3 ont été de 0,35 mg/l et 4,72 mg/l respectivement (Tableau n°2). Un rapprochement des teneurs de turbidité et NO2 des normes préconisées par l’OMS (0,4 NTU et 0,09mg/l respectivement) montre que les eaux de la ville de Bunia sont altérées lorsque l’on considère ces variables physicochimiques. En considérant par exemple la turbidité et le pH, 80,25% et 50,62% respectivement des points d’eau utilisée pour la boisson dans la ville de Bunia sont non potable (Tableau n°3).
Tableau n°2 : variation globale d’altération des paramètres physico-chimique des eaux de boisson (N = 81)
Tableau n°3 : Indicateur de la qualité physico-chimique des eaux de boisson (N = 81)
2.3. Altération de la qualité physicochimique de l’eau en fonction du type de source dans la ville de Bunia
En fonction du type de source d’approvisionnement en eau de boisson, l’étude montre, lorsque l’on considère la turbidité, 100% de sources non améliorées sont non potables contre 78,1% des sources améliorées. Toutefois, lorsque l’on considère le pH, 25% des sources non améliorées sont déclarées non potables contre 53,4% des sources améliorées (Tableau n°4).
Tableau n°4 :altérations physico-chimiques (Turbidité, pH et nitrites) des eaux de boisson en fonction de la qualité des Sources d’eau
2.4. Profil de rapportage des maladies hydriques dans les formations sanitaires
L’analyse microbiologique des eaux échantillonnées a révélé la présence de plusieurs germes témoins de contamination fécales (coliformes), ou responsables des fièvres typhoïdes (Salmonella sp) et de gastrites (E. coli) (Figure n°4). Ainsi l’ensemble des formations sanitaires enquêtées déclarent la recrudescence de la fièvre typhoïde pouvant atteindre 65% de cas dans le Centre de Santé de la cité de Bunia alors que les cas de diarrhées et gastro-entérites restent inférieurs à 50% quelle que soit la formation sanitaire considérée dans la ville de Bunia (Figure n°4a). Sur le plan évolutif, l’étude révèle une constance supérieure à 40% des cas des maladies diarrhéiques entre les années 2015 à 2019 dans la ville de Bunia (Figure n°4b). Au cours de cette période, on note une croissance des cas de fièvre typhoïde de 21% à 41%, le nombre de cas le plus élevé ayant été observé en 2019.
Figure n°4 :Profile de la morbidité hydrique dans les structures sanitaires de la Zone de Santé de Bunia (a) et évolution temporelle de la morbidité hydrique dans la Zone de Santé de Bunia : années 2015-2020 (b)
3. Discussion
L’étude montre que les différents acteurs impliqués dans les systèmes de gestion des eaux de boissons dans la ville de Bunia sont les établissements sanitaires, les organisations non gouvernementales, les collectivités territoriales décentralisées, les établissements paraétatiques ou étatiques et les privés à fort revenu mensuel (Figures n°2 et 4). De plus, les outils d’adduction d’eau de boisson dans cette ville sont constitués de machines onéreuses à motricité ou manuelles. Ce résultat montre à suffisance une faible implication des populations locales ou autochtones dans la gestion de leur propre ressource. Toutefois, il est important de savoir que pour un projet de distribution d’eau de boisson pris sur le plan environnemental, la réussite d’un projet exige la participation pour une part importante des populations autochtones (Manning et al., 2018). Selon Lanmafankpotin (2013), l’objectif de la participation du public local est de permettre aux citoyens de se former sur la question environnementale et le développement durable ainsi que participer à la prise des décisions ayant un impact direct et réel sur leur propre vie. En effet, il a été défini que les populations locales possèdent des savoirs écologiques traditionnelles pertinents pouvant avoir une emprise sur les aspects fondamentaux de leur vie. Ces savoirs concernent entre autres les pratiques de recherche et d’utilisation des ressources en de boisson disponibles (Vermenlen, 2022).
Il a été observé que le profil des maladies hydriques dans les formations sanitaires de la ville de Bunia est constitué d’une recrudescence des fièvres typhoïdes, des diarrhées et des gastrites. Ces maladies sont étroitement liées à la présence dans les eaux de boisson des microorganismes des Salmonella et Escherichia dans toutes les eaux de boisson analysées (Tableau n°1). La recrudescence des maladies observées pourrait s’expliquer selon le BIT (2015) par l’effet de l’impact cumulatif. En effet, lorsque les populations autochtones ne sont pas associées aux projets d’étude d’adduction d’eau de boisson, il s’ajoute à l’effet produit des conséquences néfastes dues à l’incompréhension des populations autochtones et leur refus de collaboration (Usher, 2000). De plus, la présence des germes Salmonella et Escherichia pourrait s’expliquer par la proximité des toilettes construites des points d’adduction en eau de boisson (Figure n°3). Ce résultat corrobore ceux observés par Njiné et al., 2001 ; Nola et al., 2004. Ces auteurs sont d’avis que, dans la majorité des métropoles des villes dans les pays en voie de développement. Notre zone d’étude n’est pas épargnée de l’absence ou au dysfonctionnement de modes d’évacuation des eaux usées domestiques. Elles sont déversées directement dans la nature sans aucun traitement préalable. Ces eaux sont susceptibles de polluer le sol et le sous-sol, et par suite les eaux souterraines, en raison de leurs teneurs élevées en matières organiques biodégradables, et des concentrations en micro-organismes d’origine fécale atteignant parfois 6 x 107 UFC/100ml (Njiné et al., 2001). De plus, le développement accéléré et incontrôlé des villes et les multiples naissances des quartiers à habitat spontané entraînent une prolifération des systèmes individuels d’assainissement constitués en majorité de latrines, des fosses septiques plus ou moins étanches (Nola et al., 2004). Ce type de fosse est à l’origine de la contamination de la nappe souterraine lors de la recharge de cette dernière par les eaux d’infiltration (Nola et al., 2010). Les microorganismes infiltrés peuvent être de formes variées, posséder ou non un flagelle et pathogène ou non (Noah Ewoti et al, 2021).
Les résultats montrent une détérioration de la qualité de l’eau sur plan physicochimique (Tableaux n°2, 3 et 4). Ces données pourraient s’expliquer par la nature des activités anthropiques effectuées par les populations riveraines à proximité des points d’approvisionnement en eau de boisson. Dans les pays en voie de développement, ces activités sont la plupart du temps dominées par la lessive, la vaisselle, le bain, le nettoyage des voitures et l’irrigation (Baleng et al., 2021). Elles sont susceptibles de transmettre à l’eau des résidus des substances actives susceptibles de rendre les microorganismes résistants aux antibiotiques (Manoure Njoya et al., 2021 ; Matsopkeng et al., 2019).
Il a été somme toute question dans cette analyse de se pencher sur la qualité de l’eau de boisson disponible à Bunia et les potentielles maladies hydriques y dérivant. Les échantillons d’eau ont été prélevés à partir de différents points d’approvisionnement en 2020 et en 2021, et les données cliniques ont été obtenues dans les centres de santé de Bunia pour la période 2015-2019. D’après les analyses des paramètres microbiologiques et physico-chimiques, les eaux consommées par les populations de Bunia sont souillées. En effet, la densité moyenne d’E. coli varie de 3,7 ± 12,1 UFC/100ml à 123,6 ± 453, 9UFC/100ml. La densité moyenne la plus faible a été observée dans les eaux de puits alors que celle la plus élevée a été dans les eaux de surface. La densité moyenne la plus faible des coliformes totaux 56,6 ± 115,6 UFC/100ml a été observée dans les eaux de forage. La présence des Salmonella sp a parfois été rare dans les eaux de puits et les sources aménagées quel que soit la campagne d’étude considérée. Pour les paramètres physico-chimiques, il a été relevé un passage progressif de l’acidité vers la basicité des eaux consommées. De plus, la turbidité maximale a été de 64,4 NTU. Les teneurs les plus élevées en NO2 et NO3 ont été de 0,35 mg/l et 4,72 mg/l respectivement. Cette pollution des eaux de boisson en partie est liée à la présence des latrines, des décharges d’ordures près des sources d’approvisionnement. Il résulte de cette contamination une prolifération des maladies hydriques telles que : la fièvre typhoïde, les diarrhées et les gastrites. Dans l’ensemble des formations sanitaires, on note une recrudescence de la fièvre typhoïde. Pendant la période d’étude, les maladies diarrhéiques ont été constamment supérieure à 40% et la fièvre typhoïde est passée de 21% à 41%. Pour réduire l’incidence de ces maladies et améliorer la santé des populations de Bunia, des mesures doivent être prises, des stratégies développées pour améliorer et contrôler la qualité de l’eau consommée.
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Pour citer cet article
Référence électronique
,EAUX DE BOISSON ET MALADIES HYDRIQUES A BUNIA (RD CONGO) , Revue Espace, Territoires, Sociétés et Santé ," [En ligne] 2022, mis en ligne le 31 Décembre 2022,
consulté le 2023-09-23 20:39:41, URL: https://www.retssa-ci.com/index.php?page=detail&k=284