2020/Vol.3-N°6 : Santé maternelle, néonatale et infantile en Afrique: Analyse de la situation et perspectives

11 |Milieu de provenance des mères nourrices et choix des modes d’alimentation des nourrissons dans le district D’Abidjan (Côte d’Ivoire)

Nursing mothers' environment and choice of infant feeding methods in the district of Abidjan (Ivory Coast)

Auteurs

  • KONE Siatta Assistante en sociologie de la santé ksia85@yahoo.fr, Université Félix Houphouët-Boigny - 01 BP V 34 Abidjan 01, Côte d’Ivoire
  • ADIKO Francis Adiko Chargé de Recherche en sociologie de la santé adiko.francis2@gmail.com, Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS)
  • AGNISSAN Assi Aubain Maitre de conférences en sociologie anthropologie agnissane@yahoo.fr, Université Félix Houphouët-Boigny - 01 BP V 34 Abidjan 01, Côte d’Ivoire

Mots-clés:

Mode d’alimentation| premier aliment| mère nourrice| nourrisson| santé maternelle et infantile|

Résumé

Dans les pays en développement, la dénutrition maternelle et infantile constitue un problème majeur de santé publique. En Côte d’Ivoire, les disparités géographiques observées sur les pratiques alimentaires des nourrissons sont fondées sur un système de pensées marquées par l’ignorance, les croyances familiales, idées reçues et d’autres facteurs socioculturels. L’objectif de cette étude est de comprendre la relation entre le lieu de provenance des mères nourrices et les choix de mode d’alimentation des nourrissons reçus dans les formations sanitaires du district d’Abidjan. Pour cette étude quantitative, la collecte de données a été effectuée auprès de 1 028 mères nourrices reçues dans les formations sanitaires de différents niveaux de soins où les initiatives de promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) sont implantées. Ces participantes ont été sélectionnées lors de consultations à l’intérieur et à l’extérieur du Centre de Santé Urbain à base Communautaire de Riviera Palmeraie, de la Formation Sanitaire Urbaine à base Communautaire d’Abobo Sagbé Nord, de l’Hôpital Général de Bingerville et du Centre Hospitalier et Universitaire de Treichville. Les résultats ont révélé que les deux facteurs de la provenance des nourrices que sont le lieu de résidence et le type d’habitation, ont une relation certaine avec les choix du type d’alimentation et des premiers aliments donnés aux nourrissons. Ainsi, la prise en considération des représentations  locales de l’alimentation du nourrisson dans la conception et la mise en œuvre de stratégies communautaires, reste un défi majeur à relever pour la santé maternelle et infantile.

Introduction

Dans de nombreuses régions du monde, l’insécurité alimentaire sévit eu égard aux conditions environnementales et socioéconomiques qui limitent l’accès à une alimentation suffisante, saine et nutritive nécessaire à la satisfaction des besoins énergétiques et vitaux des populations (G. Courade et J. Peltre-Wurtz, 1991, p.3 ; FAO et al, 2018, p.64). Dans les pays en développement, la dénutrition maternelle et infantile constitue un problème majeur de santé publique dont les conséquences sur le développement des capacités humaines entravent la bonne contribution des populations aux efforts de développement économique et social. La sous-alimentation a causé environ 45 % des décès chez les enfants de moins de 5 ans, principalement dans les pays à revenu faible et intermédiaire (R. E. Black et al, 2013) et un facteur de risque de plus de 28% des décès d’enfants de moins de cinq ans en Afrique (M. Ezzati et al, 2002). Pour les nourrissons et jeunes enfants, un bon développement du phénomène de lactation et un allaitement maternel adapté, complétés si nécessaire par des aliments de supplémentation spécialement formulés, demeure la condition sinéquanon pour mieux répondre à la sécurité alimentaire et prévenir la malnutrition infantile (OMS, 2014, p.9).
Avant l’âge de six mois, le lait maternel est considéré comme le régime alimentaire optimal pour le nourrisson en ce sens qu’il réduire le retard de croissance et assure un développement physique et mental harmonieux (J. Akré, 1989, p. 44). Ainsi il est largement recommandé dans le monde entier dans la mesure où il protège les nouveaux-nés. Comme on l’a dit, les répercussions de l’allaitement sont nombreuses pour les nourrissons. L’allaitement exclusif au sein contribue à procurer aux nourrisons et jeune enfants les nutriments, anticorps, hormones et anti-oxydants et autres facteurs que contient le lait maternel (UNICEF, 1998, p. 24). Par conséquent, la question de la fonction vitale de l’allaitement maternel exclusif a été historiquement mise en évidence dans les débats sur le développement des nourrissons et jeunes enfants dans le monde.
A partir de six (6) mois, le mode d’alimentation de l’enfant est l’alimentation mixte. A cette période de la vie du nourrisson, il est introduit d’autres aliments que le lait maternel. L’alimentation mixte signifie donc qu’il reçoit à la fois du lait maternel et un autre aliment ou liquide, notamment de l’eau, du lait non humain ou une préparation pour nourrissons avant l’âge de 6 mois (UNHCR, 2015, p. 6 ; R. Forero et al, 2018, p. 613). Il est dit mixte, car l’enfant est tantôt allaité, tantôt alimenté avec des substituts du lait maternel (préparations commerciales pour nourrissons, les céréales et d’autres aliments). En réalité, l’apport d’aliments complémentaires au lait maternel contribue à fournir les quantités adéquates de nutriments (protéines, énergie et micronutriments) nécessaires pour combler le déficit nutritionnel d’un nourrisson (K. F. Michaelsen et al., 2003, p. 50 ; WHO, 1998, p. 14).
Par conséquent, l’insuffisance pondérale et les conséquences de maladies d’origine alimentaire chez les jeunes enfants sont d’autant plus réduits que l’allaitement maternel est pratiqué de manière exclusif au sein au cours des premiers de la vie. Dans les pays en développement où les nourrissons ont souvent un faible poids corporel ou un retard de croissance, les quantités d'énergie provenant d'aliments complémentaires, semblent importantes de 0,3 MJ (76 Kcal) / jour entre l’âge de 3 à 5 mois (K. F. Michaelsen et al, 2003, p. 50 ; WHO, 1998, p. 14). Or dans les pays de la CEDEAO[1], les taux d’allaitement exclusif ont enregistré une baisse significative de 33% à mesure que l’âge du nourrisson de moins de 6 mois augmentait, avec ceux du Nigéria et de la Côte d’Ivoire étant les plus faible, inférieurs à 20,0% (K. E. Agho et al, 2019, p. 4). Pourtant les populations vulnérables, exposées aux crises successives que connait cette sous-région, souffrent de carences en micronutriments et ont de ce fait besoin d'un soutien préventif et curatif supplémentaire. Ainsi conscient de la menace que constitue la problématique de la dénutrition maternelle et infantile pour le développement économique et social des populations, les pouvoirs publics sont de plus en plus encouragés dans la mis en place des interventions globales visant à soutenir l’allaitement maternel exclusif et améliorer les pratiques d'alimentation complémentaire du nourrisson (A. Lartey, 2008, p. 107).
En Côte d’Ivoire, les travaux sur l’exploration des fondements socio-anthropologiques révèlent que des pratiques alimentaires « inappropriées » des mères dans le Nord-ouest du pays, seraient à l’origine de la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans. En effet, les populations de ces localités perçoivent certaines préparations locales sous forme de bouillies de maïs comme étant porteuses de qualités nutritionnelles et thérapeutiques sous prétexte qu’assurent l’embonpoint chez les nourrissons. En fait, les femmes font savoir que la bouillie appelé Anango-Baga donne une belle forme aux bébés et les rend présentables à la communauté (T. R. Oulahi et M. Fofana, 2016, p. 22-23). Or, à l’Est du pays, par jour ces bouillies pauvres en micronutriments sont insuffisamment et irrégulièrement données aux enfants de moins de 5 ans (S. Arnaud, 2004, p. 48). Par ailleurs ayant identifiée la présence d’agents pathogènes sous forme de bactéries sur cet aliment traditionnel, il est recommandé une amélioration de sa production afin de garantir l'hygiène et la salubrité ainsi que la santé des enfants (S. Aka-Gbézo et al, 2017, p. 2617).
Ainsi dans les régions ivoriennes, les pratiques alimentaires des mères sont façonnées par un système de pensées marquées par l’ignorance, les croyances familiales, idées reçues et d’autres facteurs socioculturels. Par exemple, les disparités géographiques ont été observées sur la pratique de l’initiation précoce de l’allaitement (RCI, 2015, p. 36). En eftet, les nourrissons résidant dans les régions du Sud-Ouest (14%), du Nord-Est (16%), du Centre (17%), n’ont pas été imméditement mis au sein dans l’heure qui suivait leur naissance. En revanche, les nourrissons vivant dans les régions du Centre-Ouest (55%) et du Centre-Nord (47%) ont été allaités de manière précose. Pourtant cette situation d’inégalités géographiques semble être corrigée par l’intégration systématique de la promotion de l’allaitement maternel et de la lutte contre l’anémie et la carence en vitamine A, dans les activités des districts sanitaires dans la ville d’Abidjan et dans la grande partie des pôles de développement du pays (PNN, 2010, p. 24)
Nous nous nous sommes donc demandé en quoi le milieu d’habitation de la mère peut influencer le type d’alimentation offert à bébé. Quelles sont les implications sociologiques des lieux de résidence des mères sur les choix de premiers aliments et d’alimentation complémentaire des nourrissons ? Cette étude à visée destriptive et analyse, cherche à comprendre comment le lieu de provenance des mères nourrices influence les choix de mode d’alimentation des nourrissons reçus dans les formations sanitaires du district d’Abidjan. De façon spécifique, il s’agit d’identifier les facteurs qui sous-tendent les choix alimentaires pour leurs nourrissons et d’analyser la nature de la relation de cette variable avec la provenance des mères nourrices.
 
[1] CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest)

Méthodologie

1. Données et méthodes

1.1  Champ d’étude

Le district d’Abidjan représente le champ géographique de notre étude. C’est une ville cosmopolite de l’Afrique subsaharienne. L’agglomération d’Abidjan est située au Sud du golf de Guinée et est comprise entre les latitudes 5°00’ et 5°30’N et les longitudes 3°50’ et 4°10’W. En tant que capitale économique de la République de Côte d’Ivoire, le district d’Abidjan constitue un pôle de développement du pays et une source potentielle d’emplois pour les femmes et les jeunes. C’est un véritable poumon économique, car il abrite l’essentiel des entreprises de tous les secteurs d’activités. Le district d’Abidjan compte plus de cinq millions d’habitants et s’étend sur une superficie de 2 119 Km2, soit 0,6% du territoire national. Il regroupe treize (13) communes que sont : Abobo, Adjamé, Anyama, Attécoubé, Bingerville, Cocody, Koumassi, Marcory, Plateau, Port-Bouët, Treichville, Songon et Yopougon. C’est conformément à la loi N°2001-478 du 09 Août 2001 que l’ex-ville d’Abidjan a été érigée en district. C’est avec cette disposition législative que se sont ajoutées aux dix (10) communes, les trois (3) communes rurales, à savoir Anyama, Bingerville et Songon.

1.2  Choix des sites d’enquête

Le cadre de l’étude est composé par les localités du district d’Abidjan. L’étude visait les formations sanitaires où les initiatives de promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) sont implantées. Par exemple, l’International Baby-Food action network
Côte d'Ivoire (IBFAN-CI) a formé et installé des « groupes de soutien » dans les communes du district d’Abidjan. Dans ce cadre, l’ONG[1] a envisagé l’instauration du label de l’Initiative Hôpital Amis des Bébés (IHAB)[2] en vue de la promotion de l’allaitement maternel exclusif. Ce critère a justifié le choix de quatre (4) centres de santé des communes d’Abobo, de Cocody, de Bingerville et de Treichville (Carte n°1).
Carte n°1 : Localisation des 13 communes du district d’Abidjan et de la zone d’étude.

Localisation des 13 communes du district d’Abidjan et de la zone d’étude.

L’étude a donc concerné respectivement :
  • le Centre de Santé Urbain à base Communautaire (CSUCOM) de Riviera Palmeraie,
  • la Formation Sanitaire Urbaine à base Communautaire (FSUCOM) d’Abobo Sagbé Nord,
  • l’Hôpital Général (HG) de Bingerville et,
  • le Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Treichville.
Ce critère de choix est croisé avec celui de la prise en compte des trois niveaux de services de soins de santé, traditionnellement distingués. Cela a permis de mieux cerner la problématique de l’alimentation des nourrisons chez les femmes qui reçoivent les premiers soins dans les centres de primaires, puis, sont orientées vers les centres de santé de soins secondaires et si nécessaire, dans un centre de santé de soins tertiaires.

1.3.  Echantillonnage

Il s’agit des critères de choix des individus dans l’échantillon. Ainsi, nous nous sommes intéressées aux mères nourrices de bébés âgés de 6 mois maximum[3] pour faire la différence entre l’allaitement exclusif et les autres types d’alimentation.
Cependant, concernant les nourrices qui n’arrivaient pas à donner l’âge exact de leurs bébés, nous avons eu accès aux carnets de santé de ces enfants pour regarder la date de naissance et par ce moyen, nous avons déterminé l’âge de ces enfants.
Comme critère, nous avons aussi les différents quartiers de provenance des mères nourrices.
Le concept variable indépendante « Milieu de provenance » sous-entendu « Milieu de vie » a pour variables dépendantes « Lieu de résidence » (Cocody, Treichville, Bingerville et Abobo) et « Type d’habitation » (Cour commune, Villa, Appartement) des nourrices.
Pour la détermination de l’échantillon, nous nous servons des populations féminines des différentes zones enquêtées que sont : 21 150 femmes à Abobo Sagbé Nord : 6 343 femmes à Bingerville quartier agriculture, 2 958 femmes à Treichville zone portuaire, 2 426 femmes à Cocody Riviera Palmeraie (INS, estimation 2012).
Notre étude concerne donc les nourrices, c’est-à-dire les femmes en âge de procréeer qui ont un bébé dont l’âge est compris entre 0 et 6 mois. Aussi, nous nous sommes intéressées à la tranche d’âge des femmes comprise entre 25 et 29 ans, en excluant celles qui ne sont pas comprises dans cet intervalle. Nous avons fait ce choix parce que nous considérons qu’à cet âge de maturité, la femme plus apte à écouter les conseils sur ce qui concerne l’alimentation de son enfant et particulièrement, la pratique de l’allaitement exclusif. Le tableau n°1 montre que la population de cette tranche d’âge était plus importante par rapport aux autres tranches d’âge.
Tableau n°1 : Population féminine âgée de 25 à 29 ans

Source : Institut National de Statistique (INS), estimation 2012
Pour déterminer le nombre d’individus à interroger dans l’échantillon, nous avons utilisé la formule de Bernoulli. Le choix de cette formule se repose sur la disponibilité de données statistiques officielles sur la pratique de l’Allaitement Exclusif dans les différents centres de santé qui sont nos zones d’enquêtes.
La taille de notre échantillon est obtenue à partir de la formule suivante :
n = e2 x N/ e2+d2 (N-1),
où : e = 1,96 ; d = 0,05 et N = 3 109, donc n = 1 028,586448, soit n = 1 028
Ainsi, l’échantillon est constitué de 1 028 mères nourrices. Ces participantes ont été sélectionnées lors des vaccinations, des pesées ou des consultations externes de leur bébé, mais aussi, dans les services de nutrition et de maternité des différents centres de santé indiqués ci-dessus. Cette sélection a été faite soit avant ou après ces services. L’enquête a commencé le 06 décembre 2012 et a pris fin le 30 mars 2013 et a duré environ quatre (4) mois.
Nous avons appliqué la méthode de quota pour déterminer le nombre de nourrices dans chaque commune. Ainsi dans l’utilisation de cette méthode, l’on fait une représentation de la population mère dans l’échantillon. Ceci revient à déterminer le nombre de nourrices à enquêter dans chaque commune, comme suit :
  • Riviera Palmeraie, 1 028 x 8,88% = 91
  • Abobo Sagbé Nord, 1 028 x 66,20 % = 681
  • Treichville, 1.028x9, 13% = 94
  • Bingerville, 1 028 x 15, 79% = 162
Le tableau n°2 donne l’effectif de mères nourrices enquêtées dans chaque zone.
Tableau n°2 : Nombre de mères nourrices à enquêter

Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
Dans notre étude, le questionnaire administré auprès de 1028 nourrices comportait des sections sur (i) les types d’habitation et le milieu de résidence et (ii) les types d’alimentation et le premier aliment donnés au bébé.

1.4.  Méthode de collecte, de traitement et d’analyse des données

Le traitement des données issues du questionnaire administré auprès de 1028 nourrices a consisté en la codification, la saisie, et l’apurement des données. Après la vérification des données, celles-ci ont été transférées vers le logiciel d’analyse statistique Statistical Package for Social Science (SPSS, version 20.) pour la tabulation et l’analyse. L’analyse a porté sur les 588 ménages qui ont répondu à l’outil de collecte. Elle a été univariée et bivariée. La significativité des relations statistiques a été mesurée par le test de Khi2. Le degré de significativité des associations a été indiqué par la valeur du p de Pearson et l’appréciation des relations entre variables qualitatives a nécessité le calcul du V de cramer.

1.5.  Limites de l’étude

Les limites de l’étude sont en rapport avec l’échantillonnage, en ce sens que l’hôpital a été choisi comme lieu d’enquête. En effet, le calcul de l’échantillon sur la base des données de recencement de l’Institut National des Statistiques (INS, estimation 2012), peut être considéré comme une insuffisance méthodologique. Ceci a été dû à l’absence des données chiffrées concernant les effectifs de mères nourrices dans les différents centres de santé où l’enquête a eu lieu. Par ailleurs, la période de vaccination, de pesée et de consultation externe choisie pour mener l’enquête dans les centres de santé, a été comme un facteur limitant de l’approche méthodologique adoptée. En fait, la contrainte majeure a été la coincidence du jour pour effectuer les actes médicaux, notamment la vaccination à faire les vendredis dans les différents centres de santé, à l’exception du CHU de Treichville. A ce niveau, la double option du centre de santé ou du menage[4], selon la préférence de la mère nourrice pour mener l’enquête (F. A. Adiko, 2016, p. 60), aurait évité de se confronter à cette difficulté du terrain d’étude.
[1] ONG : Organisation Non Gouvernementale
[2] La désignation « Ami des bébés » est consignée par le Comité Canadien pour l’Allaitement à tout centre de santé qui respecte chacune des dix conditions prédéfinies pour le succès de l’allaitement exclusif, mais aussi toutes les neuf dispositions visant à garantir l’allaitement artificiel, énoncées dans la Déclaration conjointe de l’OMS et de l’UNICEF (C. M. Pound et al, 2012, p. 322-323).
[3] L’allaitement exclusif pour les bébés de 0 à 6 mois est la norme de l’OMS.
[4] Au ménage, la mère nourrice est plus présente en chambre de réclusion (F. A. Adiko et al, 2018, p. 9)

Résultats

2. Resultats

2.1  Etude de la relation entre le milieu de vie des mères nourrices et le premier aliment donné au nourrisson

  • Relation entre le lieu de résidence et le premier aliment donné au nourrisson
L’étude descriptive a consisté à mettre en relation le lieu de résidence et le premier aliment donné au nourrisson. Ainsi, elle a permis de calculer les fréquences et proportions des nourrices donnant de l’eau sous la forme diverse, du lait maternel et autres aliments liquides comme premiers aliments à leur nouveau nés, selon que celles-ci vivent dans les quartiers à proximité des formations sanitaire ciblées dans l’étude (Tableau n°3).
                   Tableau n°3 : Distribution des mères nourrices selon l’influence du lieu de résidence sur le premier aliment donné au nourrisson

Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
L’analyse du tableau n°3 renseigne que :
  • à Abobo, les nourrices enquêtées ont donné 1,8% d’eau minérale, plate ou tiède à leurs bébés, 35,5% de lait maternel et 62,7% d’autres aliments tels que le sérum glucosé, eau sucrée, jus de fruits, autre lait, miel et les dattes ;
  • à Bingerville, les enquêtées ont donné 1,2% d’eau minérale, plate ou tiède aux bébés, 92% de lait maternel et 6,8% d’autres aliments liquides ;
  • à Treichville, les bébés ont reçu 5,3% d’eau minérale, plate ou tiède, 86,2% de lait maternel et 8,5% d’autres aliments liquides ;
  • à la Riviera Palmeraie, les bébés ont reçu 2,2% d’eau minérale, plate ou tiède, 76,9% de lait maternel et 20,9% d’autres aliments liquides.
Le croisement des proportions de nourrices résidant dans les quartiers ciblés avec celles de ceux adoptant les différents types de premiers aliments du nourrisson, a donné les résultats ci-après (Tableau n°4).
Tableau n°4 : Tests du Khi-deux (lieu de résidence / premier aliment donné au bébé)
Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
Le tableau n°4 donne un effectif théorique de 25% concernant trois (3) cellules. Ce qui signifie que le test est significatif au seuil alpha égal à 5% à 6 degrés de liberté. Autrement dit, le lieu de résidence a une influence sur le premier aliment donné au bébé.
Mais la valeur de V de Cramer (0,356) montre que cette relation entre le lieu de résidence et le premier aliment donné au bébé est une relation faible.
  • Relation entre le type d’habitation et le premier aliment donné au nourrisson
Les données de l’étude ont permis d’approfondir les connaissances sur l’appréciation de la typologie de la relation entre les premiers aliments donnés au nourrisson et le style d’habitat des nourrices. Le tableau n°5 présente le récapitulatif des fréquences et proportions des nourrices donnant de l’eau sous la forme diverse, du lait maternel et autres aliments liquides comme premiers aliments à leur nouveau nés, selon que celles-ci vivent dans des cours communes, appartements ou villas.
Tableau n°5 : Distribution des mères nourrices selon l’influence du type d’habitation sur le premier aliment donné au nourrisson

Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
L’analyse du tableau n°5 montre que 2,2% des enquêtées habitant dans une villa ont donné de l’eau minérale, de l’eau plate et de l’eau tiède, tandis que 81,3% du lait maternel et 24,4% d’autres liquides comme le sérum glucosé, l’eau sucrée, les jus de fruits, autre lait, le miel et les dattes, à leurs bébés.
Par ailleurs, 1,3% des nourrices habitant dans une cour commune ont déclaré donner de l’eau, 43,6% du lait maternel et 55,1% les autres liquides, à leurs bébés.
Quant aux nourrices enquêtées vivant dans un appartement, 3,5% ont dit donner de l’eau, 62,3% du lait maternel et 34,3% les autres liquides, à leurs bébés.
Le croisement des proportions de nourrices résidant dans les types d’habitation spécifiés avec celles de ceux adoptant les différents types de premiers aliments du nourrisson, a donné les résultats ci-après (Tableau N°6).
Tableau n°6 : Tests du Khi-deux (type d’habitation / premier aliment donné au bébé)
Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
D’apès le tableau n°6, la valeur de Khi-deux calculée est égale à 72,535. Cependant, la valeur de Khi-deux lue dans la table à 4 degrés de liberté est égale à 9,488. Cette dernière valeur étant inférieure à celle calculée, l’on peut affirmer que le test est significatif au seuil de 5% à 4 degrés de liberté. Cela veut dire qu’il existe un lien entre le type d’habitation et le type de premiers aliments du nourrisson.
La valeur du V de Cramer est 0,188. Celle-ci indique que la relation entre les deux variables est faible.

2.2.  Etude de la relation entre le milieu de vie des mères nourrices et le mode d'alimentation du nourrisson

  • Relation entre le lieu de résidence et le type d’alimentation du nourrisson
L’étude de la relation entre le lieu de résidence et le type d'alimentation du nourrisson a été effectuée à partir des tris croisés entre ces deux modalités. Comme indiqué dans la méthodologie, le lieu de résidence est déterminé à partir des proportions de mères nourrices formées par l’ONG IBFAN-CI et habitant les localités d’Abobo, Bingerville, Treichville et Riviera Palmeraie. Quant aux types d’alimentation du nourrisson, ils résultent des proportions des nourrices qui adoptent l’allaitement exclusif, l’alimentation mixte et l’alimentation de remplacement ou l’alimentation artificielle. Le graphique n°1 indique les proportions de nourrices selon le lieu de résidence et le type d'alimentation du nourrisson.
Graphique n°1 : Répartition des mères nourrices par lieu de résidence et type d'alimentation du nourrisson
Répartition des mères nourrices par lieu de résidence  et type d'alimentation du nourrisson
Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
L’analyse des résultats présentés par le diagramme en bandes justaposées a fait ressortir que :
  • parmi les nourrices, 17,3% des enquêtées ont pratiqué l’allaitement exclusif contre 82,4% pour l’alimentation mixte et 0,3% pour l’alimentation de remplacement, à Abobo.
  • 32,1% des nourrices enquêtées ont pratiqué l’allaitement exclusif contre 66,7% pour l’alimentation mixte et 1,2% pour l’alimentation de remplacement, à Bingerville.
  • 19,1% des enquêtées ont pratiqué l’allaitement exclusif contre 64,9% pour l’alimentation mixte et 16% pour l’alimentation de remplacement, à Treichville.
  • 18,7% des nourrices enquêtées ont pratiqué l’allaitement exclusif contre 80,2% pour l’alimentation mixte et 1,1% pour l’alimentation de remplacement, à la Riviera Palmeraie.
L’on remarque les différences au niveau des pourcentages entre les différents groupes. Il est important de signaler que ces tris croisés ne peuvent pas permettre de conclure à des relations significatives entre ces groupes, encore moins aux sens de ces relations. Le test khi-deux sera alors utilisé pour vérifier si cette différence est significative. Les résultats des tests croisés entre les proportions de nourrices résidant dans les quartiers ciblés avec celles de ceux adoptant les différents modes d’alimentation du nourrisson, sont présentés dans le tableau n°7 qui suit.
Tableau n°7 : Tests du Khi-deux (lieu de résidence / type d'alimentation du nourrisson)
Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
De l’analyse du tableau précédent, il ressort que la valeur de khi-deux calculée est égale à 126,069. Cependant, la valeur de khi-deux lue dans la table à 6 degré de liberté est égale à 12,592. Cette dernière valeur étant inférieure à celle calculée, nous pouvons affirmer que le test est significatif au seuil de 5% à 6 degré de liberté. Cela veut dire qu’il existe un lien entre le lieu de résidence et le type d’alimentation du nourrisson. En d’autres termes, l’environnement dans lequel vit la nourrice a donc une influence sur le type d’alimentation que la nourrice offre à son bébé.
La valeur du V de Cramer est 0,248. Celle-ci indique que la relation entre les deux variables est faible.
  • Relation entre le type d’habitation et le type d’alimentation du nourrisson
Dans l’étude, le type d’habitatation (villa, cour commune, appartement) a été mis en relation avec le type d’alimentation (allaitement exclusif, l’alimentation mixte et l’alimentation de remplacement ou l’alimentation artificielle). Les fréquences et proportions de nourrices vivant dans les types d’habitation et adoptant ces différences modes d’alimentation pour leur nourrisson sont résumées dans le graphique n°2.
     Graphique n°2 : Répartition des mères nourrices par type de d’habitation et type d'alimentation du nourrisson

Répartition des mères nourrices par type de d’habitation et  type d'alimentation du nourrisson

Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
Le graphique n°2 relatif au diagramme en bandes juxtaposées des fréquences des nourrices par type de d’habitation et type d'alimentation du nourrisson révèlent que :
  • parmi les enquêtées qui habitent dans des villas, 17,58% ont pratiqué l’Allaitement Exclusif, 78,02% ont opté pour l’alimentation mixte et 4,40% utilisent le lait artificiel ou de remplacement ;
  • concernant les enquêtées qui habitent dans des cours communes, 17,61% affirment avoir pratiqué l’Allaitement Exclusif, 81,26% ont opté pour l’alimentation mixte et 1,13% ont utilisé le lait artificiel ;
  • pour celles qui habitent dans des appartements, 25,16% pratiquent l’Allaitement Exclusif, 72,01% l’alimentation mixte et 2,83% ont utilisé le lait de remplacement.
L’on remarque des différences entre les pourcentages entre les différents groupes. Nous allons vérifier si ces différences sont significatives au seuil alpha égal à 0,05 avec un test Khi-deux.
Tableau n°8 : Tests du Khi-deux (type d’habitation / type d’alimentation du nourrisson)

Source : Données d’enquêtes, Koné Siatta, 2013
Le tableau n°8 indique que la valeur de Khi-deux calculée est égale à 14,779. Celle qui est lue à 4 degrés de liberté au seuil de 5% reste égale à 9,488. L’on constate que la valeur de Khi-deux calculée est supérieure à celle lue dans la table. Cela amène à dire que le test est significatif au seuil alpha égal à 5%. En d’autres termes, le type d’habitation a une influence sur le type d’alimentation du bébé.
La valeur V de Cramer (0,085) indique que la relation entre les deux variables est très forte.

Conclusion

Conclusion

L’étude s’est attelé à rechercher comment le lieu de provenance des mères nourrices influence les choix alimentaires pour les nourrissons. Les résultats ont conclue que les deux facteurs de la provenance des nourrices que sont le lieu de résidence et le type d’habitation, ont une relation certaine avec les choix du type d’alimentation et des premiers aliments donnés aux nourrissons. L’analyse plus approfondie permet d’établir que seulement le type d’habitation est fortement lié au type d’alimentation, tous les autres tests statistiques relevant des relations faibles. Cependant, on peut retenir que le premier aliment du nourrisson de moins de 5 ans semble être le lait maternel. Au-delà de 5 ans, l’alimentation mixte reste pratiquée par la plupart des mères nourrices de la zone d’étude. En réalité, ces données probantes peuvent être vues comme une preuve de réussite des initiatives de promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE). Dans ce domaine, les actions menées dans la zone d’étude par l’International Baby-Food action network Côte d'Ivoire (IBFAN-CI) en faveur de la promotion de l’allaitement maternel exclusif des enfants de moins de 5 ans, ont été d’un apport considérable. Ensuite, les programmes nationaux de nutrition et de santé mère-enfant mènent des actions visant à encourager l’intégration les aliments du régime complémentaire comprennant des plats à base de mélanges variées de céréales, de tubercules féculents, de légumineuses et de légumes. Etant donné que les composants du lait maternel sont généralement insuffisants chez les femmes en milieux pauvres, la conception et la mise en œuvre de stratégies communautaires intégrées restent des défis à relever pour le renforcement de la santé maternelle et infantile.

Références

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Publié

31 Decembre 2020

Comment citer

Revue Espace, Territoires, Sociétés et Santé ,[En ligne], 2020,, mis en ligne le 31 Decembre 2020. Consulté le . URL: https://retssa-ci.com/index.php?page=detail&k=140

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