2021/Vol.4-N°7 : Mutations environnementales et risques sanitaires en Afrique

4 |VULNERABILITE A LA FIEVRE TYPHOÏDE DANS LES COMMUNES DE TANGUIETA-MATERI-COBLY AU NORD-OUEST DU BENIN

VULNERABILITY TO TYPHOID FEVER IN THE TANGUIETA-MATERI-COBLY MUNICIPALITIES IN NORTH-WEST BENIN

Auteurs

  • BATI KOUTOUMPO Barka Louis Philippe 1 Doctorant-chercheur batiphilippe@yahoo.fr, Université de Parakou (UP)
  • SAMBIENI N’koué Emmanuel Enseignant-Chercheur esambieni@yahoo.fr , Université de Parakou,Bénin
  • GOMEZ COAMI Ansèque Enseignant-Chercheur ansgom@yahoo.fr, Université de Parakou

Mots-clés:

Tanguiéta-Materi-Cobly| hygiène| Vulnérabilité| fièvre typhoïde |

Résumé

La fièvre typhoïde est un problème majeur de santé publique dans la zone sanitaire   Tanguiéta-Materi-Cobly avec 1287 cas positifs en 2017, 1451 en 2018, et 1322 en 2019 dépassant ainsi celui   des autres zones sanitaires du département de l’atacora. La présente étude vise à analyser la vulnérabilité de la population à la fièvre typhoïde durant la période 2015-2019. L’approche méthodologique est fondée sur la recherche documentaire et les enquêtes socioanthropologiques avec un échantillon de 384 individus dont 310 ménages et 74 personnes ressources. Un questionnaire a été administré aux ménages et un guide d’entretien à l’endroit des personnes ressources pour la collecte des données. Le traitement et l’analyse des données sont basées sur les statistiques descriptives. Les résultats issus des analyses révèlent quatre niveaux de vulnérabilité (16% très élevée, 47% vulnérabilité élevée, 17% vulnérabilité moyenne et 20 % vulnérabilité faible), au sein de la population étudiée. La relation est significative entre le niveau de vulnérabilité et le domaine d’activité avec 180 enquêtés soit 58,09% de personnes exerçant dans l’agriculture, le commerce et l’artisanat qui s’avèrent être les plus vulnérables à la fièvre typhoïde car se situant entre vulnérabilité élevée et vulnérabilité très élevée. Le niveau de vulnérabilité est lié à la commune de résidence des enquêtés et les plus vulnérables à la fièvre typhoïde sont fortement représentés dans les communes de Cobly et de Matéri contrairement à la commune de Tanguiéta. La vulnérabilité des individus à la fièvre typhoïde est indépendante du sexe et de l’âge des enquêtés.

Introduction

La fièvre typhoïde est une maladie causée par une bactérie à réservoir strictement humain Salmonella typhi, sa transmission se fait principalement par voie oro-fécale notamment suite à la consommation d'aliments ou d'eau contaminés par des selles d’une personne infectée (S. Luby, 2014 p. 518). En 2009, 2,6 milliards de personnes, soit la moitié du monde en développement, n'ont pas accès à une latrine et 1,1 milliard de personnes n'ont aucun accès à une source d'eau salubre. La conséquence directe est que 1,6 million de personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques. Quatre-vingt-dix pour cent de ces personnes sont des enfants de moins de cinq ans, vivant pour la plupart dans les pays en voie de développement (P. Aubry et Al, 2012 p.1). En effet, dans la ville de Cotonou, (L. Oudoulani 2009, p. 94) comparant les cas de maladies hydriques des centres de santé de la ville, montre que la Gastro-entérite est le premier motif de consultation avec 60,39% des motifs de consultations et la dysenterie avec 16,53%. Ce sont des maladies hydriques dont l’origine réside dans les questions d’hygiène et d’assainissement de la ville (L. Oudoulani, 2009, p. 94). (A. D. Awomon 2016, p. 214) démontre que la commune d’Abobo, une enclave de forte immigration dans la ville d’Abidjan rencontre également des difficultés d’accès à l’eau potable surtout dans les quartiers précaires restructurés comme Banco 1 et 2, 112 hectares et Plaque. La corrélation spatiale ou le couplage des effectifs des maladies hydriques et les niveaux d’accès à l’eau potable, dégage une tendance dans laquelle le volume des malades décroit dans les quartiers qui ont un meilleur accès à l’eau potable. Par conséquent, le profil morbide des maladies hydriques d’Abobo est dominé par la fièvre typhoïde dans 66,51% des cas, les gastro-entérites (cholera) pour 33,48% des cas sous l’influence des flux migratoires constant ou très tendus, les sites mal commodes sont ainsi aménagés par les populations en quête d’espaces habitables. Cette réalité a été décrite par (M. Coulibaly. 2016, p. 293) sur les maladies environnementales dans la ville de Daloa (centre Ouest de la Côte d’Ivoire). Il  démontre également à l’instar de Gagnoa, que l’accroissement rapide de la population a placé les bas-fonds au cœur de certains quartiers de la ville de Daloa. Or, l’élimination des excrétas humains dans ces vallées humides est problématique. Car dans ces espaces, les eaux vannes des fosses de latrine traditionnelles s’infiltrent facilement dans les eaux souterraines, surtout dans les quartiers précaires et évolutifs où ils atteignent 71,4% avec respectivement 22,8% et 48,6% (M. Coulibaly, 2016, p.293). Le secteur d’étude est une zone sanitaire constituée de trois communes à savoir : Tanguiéta-Materi-Cobly avec une population estimée à 256 236 habitants, selon l’INSAE (2016). Selon les statistiques sanitaires, la fièvre typhoïde est fréquente dans la zone sanitaire de Tanguiéta-Materi-Cobly avec une prévalence non négligeable au cours des années dont 1287 cas positifs en 2017, 1451 en 2018, et 1322 en 2019. Dans la zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly, la fièvre typhoïde est un problème de santé important autant par le nombre de personnes qu'elle touche que par le taux de morbidité et de mortalité qu'elle entraine. Les facteurs associés à la prévalence de cette infection contagieuse sont liés à un manque d’accès à l’eau potable et une hygiène domestique et alimentaire inadéquate. Le nombre de cas augmente face à l’impuissance des dispositions prises par les autorités locales, les agents de santé et les communautés. Les localités concernées sont marquées par des conditions insuffisantes d’accès à l’eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Cette étude a pour objectif d’analyser le niveau de vulnérabilité des populations à la fièvre typhoïde dans les Communes de Tanguiéta-Materi-Cobly.

Méthodologie

1. Matériels et méthodes

Cette rubrique rassemble la présentation de l’espace d’étude, le type de recherche menée et la méthodologie utilisée.

1.1. Présentation de l’espace d’étude

Le secteur d’étude est une zone sanitaire constituée de trois communes à savoir : Tanguiéta-Materi-Cobly avec une population estimée à 256236 habitants, selon l’INSAE (2016). La zone d’étude est située au nord-ouest du Bénin, entre 10°15’ et 11°30’ de Latitude nord et entre 0°45’ et 1°57’ de Longitude est, comme l’indique la carte n°1.
Carte n°1 : Situation géographique des Communes de Tanguiéta-Materi-Coblycarte1
Source : Institut Géographique National (IGN), 2018

 1.2. Type d’étude

Cette contribution s’inscrit dans une approche transversale. Elle se fonde en partie sur la recherche documentaire pour argumenter la vulnérabilité de la population face à la fièvre typhoïde dans la zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly. Les critères tels que : (les causes, signes ou symptômes, moyen de transmission de l’agent pathogène, les comportements à risque et le moyen de traitement adopté) contenus dans les concepts Connaissances, Attitudes et Pratiques ont permis d’analyser la vulnérabilité de la population face à la fièvre typhoïde. L’enquête épidémiologique à visée descriptive a été réalisée de décembre 2019 à février 2020 dans la Zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly. Cette enquête a permis de mesurer les effets pathologiques de la fièvre typhoïde, de cerner leur répartition, avant d’en analyser les causes (R. Bonita. et al, 2010, p. 26). En outre, l’OMS précise que pour réaliser des études épidémiologiques, il faut collecter des statistiques de santé sur les effets afin de révéler la mortalité ou la morbidité, avant d’évoquer les facteurs d’exposition de l’environnement (1972, p. 300-301). De plus, l’enquête-ménage nous a été utile pour remplacer les données de santé manquantes dans les registres souvent mal renseignés par les professionnels de la santé, ou introuvables du fait que tous les malades ne vont pas à l’hôpital. Dans ce dernier cas, les données sont venues en complément de l’épidémiologie analytique pour cerner les liens de cause à effet.

1.3. Données

1.3.1. La recherche documentaire
Elle se fonde sur plusieurs sources : bibliographiques, épidémiologiques, cartographiques et démographiques. Les données bibliographiques sur la fièvre typhoïde permettent de comprendre l’influence des facteurs d’hygiène (de l’eau, des mains et des aliments) sur la vulnérabilité de la population à la fièvre typhoïde dans la zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly. Plusieurs auteurs ont confirmé l’influence de ces facteurs cités sur la prévalence de la fièvre typhoïde. Les publications diverses et variées, font dates et quelques-unes sont récentes.
  • Les données épidémiologiques
Elles concernent le dépouillement des registres de consultations curatives des centres de santé de la zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly à savoir : le centre de santé communal de Tanguiéta, l’hopital saint Jean de Dieu de Tanguiéta, le centre de santé communal de Materi, le centre de santé communal de Cobly. Les informations recherchées sur les patients ont concernés les critères d’inclusion à savoir, la validation de la fièvre typhoïde à partir des signes cliniques, le lieu de résidence, le sexe et l’âge.
  • Les données cartographiques
Les fonds cartographiques ont été nécessaires pour actualiser les limites des localités pour réaliser la carte de la situation géographique. 
  • Les données démographiques
Elles ont été obtenues dans les archives de rapports techniques de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE), de 2016 relatives aux effectifs de la population des différentes localités du secteur d’étude. Les informations recueillies à l’issue des échanges ont servi à faire une analyse de la vulnérabilité à la fièvre typhoïde.
1.3.2. Enquête population
L’enquête de terrain a été réalisée auprès de 310 ménages, et 74 personnes ressources dont les cibles sont les agents de santé, les traditherapeutes, les patients, et les autorités locales.
Les outils utilisés pour la collecte des données dans le cadre de la présente recherche sont :
Un questionnaire a été administré aux ménages pour recueillir les informations relatives aux connaissances, attitudes et pratiques en vue d’analyser la vulnérabilité face à la fièvre typhoïde.
La collecte a été faite de décembre 2019 à février 2020 dans la zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly. Cette collecte s’est effectuée dans 6 localités de la zone sanitaire concernée à travers deux sites par commune, une localité urbaine et une localité rurale pour observer les disparités existantes. Ces localités sont : Tanguiéta,Taiacou, Materi, Tchanhoun-cossi, Cobly et Tapoga.
La connaissance de la population cible et les raisons des différents choix sont indispensables. L’échantillon utilisé est fondée sur le choix raisonné et le caractère représentatif des différents acteurs concernés par les questions de risques sanitaires liés à la fièvre typhoïde. Cette technique d’échantillonnage est utilisée car, contrairement à d’autres types d’échantillonnage (aléatoire stratifié et par grappe), elle donne une chance égale à toutes les unités statistiques (ménages) de faire partir de l’échantillon.
L’échantillon est déterminé par la formule de Dagnelie (1998) :
Avec :x        X= (Zα) ² x p (1-p) /i²
- X la taille de l’échantillon ;
- Zα = écart fixé à 1,96 correspondant à un degré de confiance de 95 % ;
- Le paramètre de précision (i) est fixé à 5%
- la proportion estimée (p) des ménages ; soit p=50%
- 1-p=50%
- Ainsi, X= 384 individus dont 310 ménages et 74 personnes ressources. Cet effectif est réparti proportionnellement à la taille des communes.
Par ailleurs, en plus de l’enquête ménage, un guide d’entretien a été utilisé à l’endroit des personnes ressources pour recueillir des informations complémentaires relatives aux causes, manifestations, nombre de cas et dispositions prises face à la fièvre typhoïde.
Une grille d’observation pour l’appréciation des différentes facettes environnementales (propreté de la cour, type d’eau utilisée et contexte de son transport, etc.) a également été réalisée. Ces observations ont été faites pour apprécier les mesures d’adaptation/alternatives aux contraintes induites par les pratiques d’exposition aux risques majeurs à la fièvre typhoïde.

1.4. Méthode de traitement d’analyse des données

Les fiches sont vérifiées, codées puis saisies sur Microsoft Excel. Les données saisies ont été transférées sous STATA pour leur traitement. Les tests statistiques contribuent à assurer la robustesse des résultats. Outre le khi deux, l’analyse univariée et bivariée ont été utilisées en fonction des données disponibles.
La présente étude a utilisé l’approche Connaissances, Attitudes et Pratiques (CAP) de (Essi Marie José et al ; 2013 p.1 à 3) à travers les techniques de statistique pour analyser la vulnérabilité de la population à la fièvre typhoïde à une échelle (intercommunale).
Les données utilisées sont les réponses des enquêtés relatives aux items tels que : (les causes, signes ou symptômes, moyen de transmission de l’agent pathogène, les comportements à risque et le moyen de traitement adopté face à la fièvre typhoïde). Ces différentes réponses contenues dans les concepts Connaissances, Attitudes et Pratiques ont permis d’analyser la vulnérabilité de la population face à la fièvre typhoïde. L’analyse a consisté à rappeler les critères de mesure de la vulnérabilité en affectant un poids à chaque critère (connaissances, attitudes et pratiques) avec un score élevé pour les pratiques. Cette classification a permis d’obtenir un score de vulnérabilité pour chaque individu. A partir des scores obtenus, on construit la variable vulnérabilité avec les critères conçus en fonction des réponses des enquêtés relatives aux principaux facteurs de risque de la fièvre typhoïde. Ainsi la pratique est pondérée de 50% dans le calcul du score de vulnérabilité, la connaissance de 30% et l’attitude, de 20%. Les différents scores obtenus nous ont permis de définir, ensuite quatre niveaux de vulnérabilité des populations d’étude face à la fièvre typhoïde : vulnérabilité très élevée, vulnérabilité élevée, vulnérabilité moyenne et vulnérabilité faible.
Le logiciel STATA a été utilisé pour le traitement et l’analyse des données. L’analyse univariée a permis de voir la répartition des enquêtés selon leur niveau de vulnérabilité par rapport à la fièvre typhoïde. Ensuite l’analyse bivariée suivie du test d’indépendance de khi-deux pour apprécier le niveau de vulnérabilité en fonction des variables sociodémographiques telles que : profession, sexe, âge et lieu de provenance (commune).

Résultats

2. Résultats

L’analyse de la vulnérabilité de la population de la zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly face à la fièvre typhoïde s’est focalisée sur l’approche Connaissances, Attitudes et Pratiques (CAP). Les statistiques sanitaires utilisées couvrent la période de 2015 à 2019.

2.1. Connaissances, Attitudes et Pratiques face à la fièvre typhoïde

Cette recherche est basée sur l’approche Connaissances, Attitudes et Pratiques (CAP) qui est un outil stratégique d’identification du besoin éducationnel d’une cible spécifique. Selon (Essi M.J. ; 2013 p.13), elle évalue trois points : le niveau de la connaissance complète, les attitudes motivant les comportements, et les pratiques préventives et de prise en charge des populations cibles. Il s’agit d’une étude mixte, (qualitative et quantitative) menée dans une visée analytique. Les résultats sont catégorisés, qualifiés ou quantifiés, selon l’objectif poursuivi. La démarche de recherche est holistique, car elle doit concilier les 3 composantes du comportement des populations : la composante cognitive, la composante émotionnelle et la composante conative. En effet, l’action composée de ces composantes psychologiques résume la difficulté que rencontrent les populations à relier les connaissances reçues avec l’adoption réelle de comportements sains, et révèle de fait, toute l’importance de l’approche CAP dans la gestion des problèmes de santé publique.
2.1.1. Niveau de connaissance des enquêtés de la fièvre typhoïde
Selon (M.J. Essi et al, 2013 p.1), les connaissances sont définies comme un ensemble des informations acquises par des personnes sur une question de santé donnée. Elles permettent à chaque personne de cerner son niveau de vulnérabilité face à cette question. Elles portent tant sur la capacité pour une personne à définir le concept étudié, mais aussi à énoncer les différents éléments qui le constituent tels la prévention, la transmission, le traitement. Les connaissances sont toujours mesurées avec précision, de manière à pouvoir comparer les données (avant/après, expert/profane, ici/ailleurs). La connaissance d’une maladie permet d’éviter les comportements à risque de sa survenue. L’analyse s’est focalisée sur les réponses aux questions des enquêtés relatives à (hygiène de l’eau de boisson, hygiène des mains, hygiène des aliments, signes ou symptômes, moyen de transmission de l’agent pathogène, et le moyen de traitement adopté face à la fièvre typhoïde). Ces critères ont permis de construire la variable connaissance avec trois modalités : faible, moyenne, bonne. Le graphique n°1 répartit les enquêtés selon le niveau de leur connaissance de la fièvre typhoïde.
Graphique n°1 répartition des enquêtés selon leur connaissance sur la fièvre typhoïdegraphique1
Source : Résultats d’enquête, 2019
D’après le Graphique 1, La population étudiée présente un faible niveau de connaissance de la fièvre typhoïde soit près des trois-quarts des enquêtés. Seulement 10% des enquêtés ont une bonne connaissance de la maladie contre 17% qui ont une connaissance moyenne. Avec 73% des enquêtés ayant une faible connaissance de fièvre typhoïde, ce résultat signifie que les règles d’hygiène d’eau de boisson, l’hygiène des mains et l’hygiène alimentaire ne sont pas respectées dans les ménages, ce qui constitue un risque pour la santé des populations. 
2.1.2. Niveau d’attitude des populations locales envers la fièvre typhoïde
Selon (M.J. Essi et al, 2013, p.2), déterminer les attitudes d’une cible, c’est mettre en œuvre un dispositif d’observation anthropologique des perceptions, des croyances, des représentations, et des motivations face à un phénomène : épidémie, service de santé, prestataire, etc. Ceci permet de prendre en compte les spécificités socioculturelles qui influencent l’adoption des bonnes pratiques. L’identification des attitudes permet de contextualiser les actions de prévention et de spécifier les activités de Promotion de la Santé (PS). Ce qu’une personne perçoit d’un risque est souvent diffus, c’est donc à travers un discours orienté que l’enquête CAP l’amène à verbaliser ses intentions, ses difficultés à appréhender le phénomène, ses obstacles à modifier les pratiques. Les attitudes sont l’écart entre les connaissances et les pratiques, et résultent des contraintes diverses pesants sur la personne.
L’analyse s’est focalisée sur les réponses aux questions des enquêtés relatives à (hygiène de l’eau de boisson, hygiène des mains, hygiène des aliments, signes ou symptômes, moyen de transmission de l’agent pathogène, et le moyen de traitement adopté face à la fièvre typhoïde). Ces critères ont permis de construire la variable attitudes avec trois modalités : faible, moyenne, bonne. Les résultats du graphique n°2 vont dans le sens du lien causal qui s’établit entre connaissances et attitudes. En effet, un peu plus de 60,95% des enquêtés ont une attitude classée légère (faible) dans leur appréciation de la fièvre typhoïde. 27,14 % d’entre eux sont dans la moyenne en termes d’attitude contre seulement 11,9% pour une bonne attitude.
Graphique n°2 : Variation des attitudes des enquêtés vis-à-vis de la fièvre typhoïdegraphique2
Source : Résultats d’enquête, 2019
2.1.3. Niveau de risque des pratiques d’hygiène adoptées
Selon (M.J. Essi et al, 2013, p.2), Les pratiques sont des actes réels accomplis par la personne en situation, dans son contexte. Ce sont elles qui exposent ou préservent face au problème de santé étudié. Ils sont objectifs ou subjectifs, mais constituent le principal indicateur de promotion de la santé. Dans ce processus d’autonomisation des populations, la compétence de santé est donc du domaine de l’observation directe des faits. Cette démarche est plus souvent employée en anthropologie qu’en épidémiologie. Les indicateurs mesurables de résultats, en sont un reflet. Le graphique 3, présente la répartition des enquêtés selon les pratiques d’hygiène.
 Graphique n°3 : Distribution des enquêtés selon les pratiques d’hygiène adoptéesgraphique3
Source : Résultats d’enquête, 2019
L’examen du graphique n°3 nous révèle que globalement, la moitié des enquêtés adoptent des pratiques à faible risque. Environ 6% d’entre eux ont des pratiques à risque élevé les exposant fortement à la fièvre typhoïde Toutefois, une part importante, soit 43% des enquêtés, sont potentiellement exposés à la fièvre typhoïde en raison de leurs pratiques d’hygiène à risque moyen.

2.2. Analyse de la vulnérabilité des populations face à la fièvre typhoïde

Entre 2015 et 2019, Le nombre de cas de la fièvre typhoïde a augmenté face à l’impuissance des dispositions prises par les autorités sanitaires et les communautés.
2.2.1. Evolution des cas de fièvre typhoïde dans la zone sanitaire Tanguiéta-Materi-Cobly
Elle est fréquente dans les localités de la pendjari avec une prévalence non négligeable au cours des années dont 1027 cas positifs en 2015, 974 en 2016, 1287 en 2017, 1451 en 2018, et 1322 en 2019. Les enquêtes ont révélé qu’il existe trois principales affections dominantes : le paludisme, les affections respiratoires et les gastroentérites dont la fièvre typhoïde fait partie. Les pouvoirs publics et les populations développent déjà plusieurs stratégies de lutte et de prévention contre ces pathologies.
Graphique n°4 : Evolution des cas de de 2015 à 2019 dans les localités de la pendjari     graphique4
Source : Statistiques sanitaires, 2019
Le nombre de malades enregistré a connu une évolution progressive de 2015 à 2017 et presque diminué de 2018 à 2019. Cette baisse sensible peut s’expliquer par les différentes sensibilisations menées par les agents de santé à l’endroit des populations.
2.2.2. Vulnérabilité des populations face à la fièvre typhoïde
À partir des scores en matière de connaissance, d’attitude et de pratique obtenus par chacun des individus enquêtés, il est défini un score de vulnérabilité des populations compris entre 0 et 1. On construit la variable vulnérabilité avec les critères conçus en fonction des réponses des enquêtés relatives aux principaux facteurs de risque de la fièvre typhoïde. La littérature autour du concept de vulnérabilité nous a orientés pour affecter un poids à chacun des critères de mesure étudiés. Ainsi, la pratique est pondérée de 50% dans le calcul du score de vulnérabilité, la connaissance de 30% et l’attitude, de 20%. Les différents scores obtenus nous ont permis de définir, ensuite, quatre niveaux de vulnérabilité des populations d’étude face à la fièvre typhoïde : vulnérabilité très élevée, vulnérabilité élevée, vulnérabilité moyenne et vulnérabilité faible.
De ce point de vue, le graphique n°5 ci-dessous présente la répartition de la population selon son niveau de vulnérabilité.
Graphique n°5 : Répartition des enquêtés selon le niveau de vulnérabilité à la FTgraphique5
Source : Résultats d’enquête, 2019
Cette figure nous révèle que 47% de la population présente une vulnérabilité élevée à la fièvre typhoïde dans la zone d’étude. Seulement 1 enquêté sur 5 a un faible niveau de vulnérabilité au risque de la maladie contre 16% environ dont la vulnérabilité est moyenne. Il ne fait aucun doute, à la lumière de ces résultats, que la fièvre typhoïde constitue un véritable problème de santé auquel sont fortement exposées les populations de Tanguiéta, Matéri et Cobly. L’examen selon les caractéristiques sociodémographiques nous permet de ressortir quelques facteurs clés associés à cette vulnérabilité.
2.2.2.1. Vulnérabilité à la fièvre typhoïde et profession exercée
Les enquêtés objet d’observation mènent différentes activités dans la zone d’étude. La profession est l’une des caractéristiques sociodémographiques qui pourrait être lié au degré de vulnérabilité des participants. Le tableau n°1 ci-dessous présente la répartition des enquêtés selon le niveau de vulnérabilité et la profession
Tableau n°1 : Répartition des enquêtés selon le niveau de vulnérabilité et la professiontableau1
Source : Données de terrain, 2019
La profession est intimement liée au niveau de vulnérabilité dans la population. Il ressort du tableau 1, 1 seul agent de santé a une vulnérabilité élevée à la fièvre typhoïde. Les autres ont soit une vulnérabilité faible, soit une vulnérabilité moyenne. Tout comme observé dans le groupe des agents de santé, aucun enseignant ne semble très vulnérable à la fièvre typhoïde. Toutefois, la moitié des enseignants affiche une vulnérabilité élevée face à la maladie, une part importante comparée aux agents de santé.
Les agriculteurs, les commerçants et les artisans s’avèrent être les plus vulnérables à la fièvre typhoïde. Près de 70% des individus exerçant ces activités ont, au minimum, une vulnérabilité élevée au risque de la maladie. Cela peut s’expliquer par le fait que la majorité de ces personnes n’est pas instruite et ne pratique pas les règles d’hygiène domestique et alimentaire adéquates.
 2.2.2.2. Vulnérabilité à la fièvre typhoïde et Sexe
L’intérêt de cette analyse est de savoir si il y a dépendance entre le degré de vulnérabilité et la variable sexe. Le tableau n°2 ci-dessous présente la distribution des individus enquêtés selon leur niveau de vulnérabilité et le sexe.
Tableau n°2 : Répartition des enquêtés selon le niveau de vulnérabilité et le sexetableau2
Source : Données de terrain, 2019
La p-value (supérieure à 10%) du test de Chi-deux effectué révèle que la vulnérabilité des individus à la fièvre typhoïde est indépendante de leur sexe. Autrement dit au sein de la population étudiée, la vulnérabilité à la fièvre typhoïde n’a pas de lien avec le sexe.
2.2.2.3. Vulnérabilité à la fièvre typhoïde et Âge des individus
L’intérêt ici est de voir s’il existe une liaison entre le groupe d’âge des répondants et leur niveau de vulnérabilité. Il ressort du tableau 3 que le niveau de vulnérabilité ne varie pas sensiblement d’un groupe d’âge à un autre car le test Statistique de Chi-deux = 7,5377.
Tableau n°3 : Répartition des enquêtés selon le niveau de vulnérabilité et l’âgetableau3
Source : Données de terrain, 2019
Les personnes âgées ne sont globalement pas plus vulnérables que les moins âgés en termes de connaissance, d’attitude et de pratiques vis-à-vis de cette maladie.
2.2.2.4. Vulnérabilité des individus et Commune de résidence
Le tableau 4 décrit, selon la commune de résidence, le niveau de vulnérabilité des individus à la fièvre typhoïde. Ainsi que l’indique le test d’indépendance de Chi-deux, une relation s’établit entre la commune et le niveau de vulnérabilité, tableau n°4.
Tableau n°4 : vulnérabilité et commune de résidence des enquêtés tableau4
Source : Données de terrain, 2019
Autrement dit, le niveau de vulnérabilité semble important ou non selon la commune de résidence des enquêtés. Un examen du tableau par commune nous indique que les individus les plus vulnérables à la fièvre typhoïde sont fortement présentent dans les communes de Cobly et de Matéri contrairement à la commune de Tanguiéta. On pourrait soupçonner à Tanguiéta la présence d’un certain nombre de conditions sanitaires propices à une vulnérabilité plus contrôlée au risque de contracter la fièvre typhoïde.

2.3. Approche d’estimation de l’évolution du nombre de cas

Les données de 2015 à 2019 décrivent l’évolution du nombre de cas mensuellement testés positifs de fièvre typhoïde dans la zone sanitaire d’étude. Cette série de données indexée par le temps forme une série temporelle dont nous produisons une modélisation en vue d’une prévision de la tendance future du nombre de cas de la maladie.
2.3.1. Description de la série des cas de fièvre typhoïde de 2015 à 2019
L’analyse descriptive de la série de données sur les 60 mois de 2015 à 2019 d’observation indique qu’en moyenne, on enregistre par mois une centaine de cas de typhoïde. Le nombre minimal de cas positifs observés au cours d’un mois est de 42 tandis que le maximum de cas est de 180 durant toute la période de l’étude.
Tableau n°5 : Analyse descriptive du nombre de cas enregistrés de fièvre typhoïde tableau5
Source : Statistiques sanitaires 2020
L’observation graphique des données est une première étape dans la conception d’un modèle de série temporelle, figure n°1.
Figure n°1 : Évolution du nombre de cas de fièvre typhoïde de 2015 à 2019figure1
Source : Statistiques sanitaires, 2020
La figure présente, globalement, une évolution périodiquement identique des cas, évolution caractérisée par des pics et des creux. Il ressort que, à chaque année, le nombre de cas positifs de fièvre typhoïde atteint son maximum entre les mois de juin, juillet ou août et connait une importante baisse en novembre ou en décembre. Cela s’explique par le fait que la période de forte prévalence correspond à la saison des pluies ou les eaux de pluies sont consommées, l’eau de ruissèlement chargée de déjections humaines charrie la nappe phréatique en la polluant. De même cette période est propice à la production et la consommation de fruits et légumes crus. Ces différents éléments sont des facteurs qui prédisposent les populations au risque de transmission de la fièvre typhoïde.
2.3.2. Modélisation de la série
La série de données ainsi représentée parait stationnaire, c’est-à-dire que la moyenne globale ainsi que la variance des données ne sont pas en constante évolution au cours du temps. Elle servira de base à notre modélisation d’un processus autorégressif à moyenne mobile. L’étape suivante consiste alors à déterminer les ordres des processus  les plus adaptés aux données. La détermination des ces ordres s’inspire des graphiques représentant les coefficients d’autocorrélation (Figure n°1) et d’autocorrélation partielle (Figure n°2) de la série dans un intervalle de confiance de 95%. 
Figure n°2 : Représentation des coefficients d’autocorrélation de la sériefigure2
Sources : Statistiques sanitaires, 2020
L’ordre des coefficients d’autocorrélation et d’autocorrélation partielle non compris dans l’intervalle de confiance permettent d’orienter, respectivement, les ordres q (processus MA) et p (processus AR) du processus ARMA. L’analyse des figure 2 et 3 nous conduit, par ailleurs, à retenir les processus ARMA (1,1), ARIMA (1,2) et AR(1). Le choix d’un modèle autorégressif est effectué en raison de la stationnarité observée de la série qui suppose que la moyenne pourrait ne pas être mobile. Nous comparons ci-après les qualités respectives de ces trois afin de décider du modèle unique à retenir.
2.3.3. Comparaison des processus et choix du modèle
Les éléments de comparaison des processus ARIMA sont multiples et concernent la significativité des coefficients, la log-vraisemblance, la variabilité du modèle ainsi que les critères d’information AIC et BIC. Le tableau ci-dessous résume l’ensemble de ces différents points de comparaison relativement aux trois processus ARIMA précédemment sélectionnés.
Tableau n°6 : Critères de qualité des processus ARIMA sélectionnéstableau6
Source: Statistiques sanitaires, 2020
De l’analyse de ce tableau, nous remarquons que le modèle autorégressif AR(1) est celui le plus significatif en termes de coefficients, dont la vraisemblance est la plus élevée et dont les critères d’information (AIC et BIC) sont les plus faibles. Nous en déduisons que globalement le processus AR(1) est de meilleure qualité que les autres et constituera le modèle choisi pour les estimations paramétriques.
2.3.4. Estimation et diagnostic du modèle
L’estimation des coefficients du modèle est présentée dans le tableau 5 suivant :
Tableau n°7 : estimation des coefficients du modèletableau7
Source : Statistiques sanitaires, 2020
Il en ressort une significativité des coefficients du modèle. En outre, l’analyse des résidus nous rassure, à un seuil de 5%, que les hypothèses de non-stationnarité (test de Dickey-Fuller) et non autocorrélation (test de Portmanteau) des erreurs semblent être respectées dans le cadre de ce modèle. Nous pouvons en déduire donc que le modèle est globalement de bonne qualité et peut servir à la prévision de données.
2.3.5. Interprétation du modèle et prévision du nombre de cas de fièvre typhoïde en 2021
L’objectif ultime lié à cette modélisation de la manifestation de la fièvre typhoïde dans le milieu d’étude est de faire une prévision de l’évolution future de cette maladie au sein de notre population d’étude (Figure n°3). 
Figure n°3 : Prévision des cas de fièvre typhoïde des années 2020 et 2021figure3
Source : Statistiques sanitaires 2020 et projections
De façon générale, une légère tendance à la hausse dans la manifestation de la maladie se dégage à travers la figure prévisionnelle. Les pics durant les années 2021 et 2020 seraient plus élevés que ceux observés au cours des autres années. De ce point de vue, une attention particulière vis-à-vis de la fièvre typhoïde doit être prise pour limiter la prévalence soutenue de cette maladie au fil des années.

Conclusion

Conclusion

L’objectif de cet article était d’analyser la dynamique de la vulnérabilité à la fièvre typhoïde, un problème de santé responsable d’une morbidité élevée en Afrique subsaharienne. L’étude porte également sur une population spécifique, étant donné que l’enquête à travers l’échantillon a respecté la représentativité des différentes couches de la population au sein des trois communes d’une même zone sanitaire y compris les populations les plus vulnérables, pour lesquelles les données et les interventions dans le domaine de la santé sont prioritaires. Toutefois, les résultats issus de l’exploitation de ces données offrent une illustration des phénomènes qui pourraient être observés dans des contextes similaires, au Bénin ou plus généralement en Afrique subsaharienne. Les résultats de l’analyse ont approfondi les liens selon certaines caractéristiques démographiques individuelles (âge, sexe, commune). Les résultats des analyses montrent que les enquêtés n’ont pas une bonne connaissance de la fièvre typhoïde ce qui favorise les pratiques à risque d’exposition à la maladie. Les analyses révèlent quatre niveaux de vulnérabilité (16% très élevée, 47% vulnérabilité élevée, 17% vulnérabilité moyenne et 20 % vulnérabilité faible), au sein de la population étudiée. Il existe trois principales affections dominantes dans la zone sanitaire concernée : le paludisme, les affections respiratoires et les gastroentérites dont la fièvre typhoïde fait partie. Les pouvoirs publics et les populations développent déjà plusieurs stratégies de lutte et de prévention contre ces pathologies. Le nombre de malades enregistré a connu une évolution progressive de 2015 à 2017 et presque diminué de 2018 à 2019. Cette baisse peut s’expliquer par les différentes sensibilisations menées par les agents de santé à l’endroit des populations. Les recherches futures devraient examiner certains autres aspects non explorés, par exemple en considérant l’insalubrité générale du quartier. Il y a lieu d’approfondir de manière générale la question des relations entre l’insalubrité locale (du ménage) et l’insalubrité générale, pour savoir laquelle influence le mauvais état de santé des populations, et ce, au moyen d’analyses multiniveaux.

Références

Références bibliographiques

AKE Djaliah Florence épouse AWOMON, 2016, Accès à l’eau potable et maladies hydriques : le cas de la commune d’Abobo, Thèse de Doctorat unique de géographie, Institut de géographie, Université Felix Houphouët Boigny de Cocody Abidjan 268p.
AUBRY Pierre, Bernard-Alex Gaüzère 2011, Les maladies liées à l’eau, médecine tropicale (7.p) Mise à jour le 20/04/2012, consulté le 15 juin 2021
BONITA Ruth, BEAGLEHOLE Robert, KJELLSTROM Tord, 2010, Eléments d’épidémiologie 2e éd. Genève, Organisation Mondiale de la Santé, 223 p.
COULIBALY Moussa, 2016, Dégradation de l’environnement et santé à Daloa, Thèse de Doctorat de Géographie de la santé, Institut de Géographie Tropicale, Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody Abidjan, 356 p.
DJOURDEBBE Bouba Franklin, DOS SANTOS Stephanie, LEGRAND Thomas, et ABDRAMANE Bassiahi Soura, 2015, « Influence des facteurs environnementaux et démographiques dans la cooccurrence de la diarrhée et de la fièvre chez les enfants dans cinq quartiers périphériques de Ouagadougou (Burkina Faso) ». Cahiers québécois de démographie, 44 (1), 35–64. https://doi.org/10.7202/1032148ar
ESSI Marie José et  NJOYA Oudou 2013, L’Enquête CAP (Connaissances, Attitudes, Pratiques) en Recherche Médicale p.1-7, point de vue, Health Sci. Dis: Vol 14(2), consulté le 20 novembre 2019
KHERIFI  wahida et FEDIA Bekiri, 2017, Les maladies à transmission hydrique en Algérie p. 74 à 83, No 14 (2017), Journal Algérien des Régions Arides (JARA) consulté le 15 octobre 2019
LUBY Stephen., 2014, Bacteria: Salmonella Typhi and Salmonella Paratyphi, Encyclopedia of Food Safety, Volume 1: History, Science and Methods, Pages 515–522.
MOUHADDACH Omar, Mohamed Ben-Daoud, Vanwambeke Sophie, Kestemont Marie-Paule, El Jaafari Samir, 2015 « Analyse spatio-temporelle de la fièvre typhoïde au niveau de la ville de Meknès (Maroc) », Revue francophone sur la santé et les territoires, p.19 https://www.researchgate.net/publication/301214386
OUDOULAMI Leocadie, 2009, La problématique de l’eau potable et la santé humaine dans la ville de Cotonou (République du Benin), Thèse unique de Géographie et de Gestion de l’environnement, Université d’Abomey- Calavi 230 p.

Downloads

Publié

Comment citer

Revue Espace, Territoires, Sociétés et Santé ,[En ligne], 2021,, mis en ligne le . Consulté le . URL: https://retssa-ci.com/index.php?page=detail&k=198

Numéro

Rubrique

Aménagement, Urbanisme et Santé