2021/Vol.4-N°7 : Mutations environnementales et risques sanitaires en Afrique

|DYNAMIQUE CLIMATIQUES ET VULNERABILITE SOCIO-SANITAIRE DANS LE DEPARTEMENT DE L’ALIBORI AU BÉNIN

CLIMATE DYNAMICS AND SOCIAL AND HEALTH VULNERABILITY IN THE DEPARTMENT OF ALIBORI IN BENIN

Auteurs

  • OGUWALE Romaric Maître-Assistant des Universités du CAMES, ogou25@yahoo.fr, Enseignant-Chercheur, université d'Abomey-Calavi (UAC)

Mots-clés:

Département de l’Alibori| vulnérabilité socio-sanitaire| ambiances bioclimatiques| indice bioclimatique UTC|

Résumé

La présente recherche est une contribution à l’analyse de la vulnérabilité socio-sanitaire dans le contexte des bouleversements climatiques dans le Département de l’Alibori au Bénin.

Les données climatiques utilisées concernent les hauteurs de pluies, les températures minimale et maximale, l’humidité relative sur la période 1971-2015 pour l’étude de la variabilité climatique et sur la période 1971-2015 pour le calcul de l’indice bioclimatique UTC.  L’indice bio climatologique UTCI a été calculé à l’aide du logiciel BioKlima. Les données épidémiologiques concernent le paludisme, les affections respiratoires et les maladies diarrhéiques sur la période 1996-2015. A cela s’ajoutent, les données socio-économiques qui regroupent les informations qualitatives et quantitatives issues des investigations socio-anthropologiques. L’étude de la vulnérabilité sanitaire est fondée sur l’approche de Kovats et al. (2003).

La situation climatologique du Département de l’Alibori associée aux conditions socio-économiques contribue à la fragilisation de leur état de santé. En effet, les valeurs de l’UTC traduisent globalement une ambiance chaude qui est plus accentuée aux environs de 15 heures et pendant la période de mars-avril. Dans la matinée, entre 6 heures et 9 heures, les ambiances sont favorables ou légèrement favorables aux activités. Au-delà de ces heures, l’ambiance bioclimatique est éprouvante ou très éprouvante dans le cadre de l’exécution des tâches. L’exposition à cet inconfort thermique occasionne chez les populations, la sudation abondante et l’épuisement ainsi que les maux de tête ou céphalées (94,6 % des personnes enquêtées), suivis des problèmes de peau (75,7 %), du corps chaud (67,6 %) et du vertige (62,2 %). Cette situation est préjudiciable au rendement au travail. Selon 98 % des personnes interrogées, la durée habituelle consacrée au travail diminue en cas d’inconfort. Cette durée de travail qui se trouve entre 7 heures et 8 heures pour 85 % des personnes interrogées peut passer à 6 heures voire 4 heures.

Introduction

Plusieurs travaux scientifiques (Boko, 1988 ; Houssou, 1998 ; Bittel et Savourey, 2004 ; Kortli, 2009 ; Schulte et Chun, 2009) ont souligné l’incidence des ambiances bioclimatiques et des changements du climat sur la santé humaine. Ces liens sont directs ou indirects.

Les ambiances thermiques induisent des pathologies spécifiques générales et/ou locales, souvent méconnues et pourtant potentiellement létales (Bittel et Savourey, 1995). La sollicitation importante des mécanismes physiologiques de lutte contre la chaleur entraîne une pathologie générale avec des troubles systémiques (Naughton et al., 2002 ; Bittel et Savourey, 2004 ; Alouane, 2011).

Dans certains cas, la chaleur aggrave une maladie déjà installée. Le système cardiovasculaire semble être le plus touché ; viennent ensuite les voies respiratoires et urinaires (Semenza et al.,1999 ; Kortli, 2009). Kunst (1996) et Besancenot (2002) ont montré que les maladies cardiovasculaires seraient à l’origine de 26 % des décès liés à la chaleur. Les causes de décès les plus fréquentes sont alors l’infarctus du myocarde et l’insuffisance cardiaque décompensée qui comptent pour 13 à 72 % de la surmortalité lors des vagues de chaleur (Besancenot, 2002). Les accidents vasculaires cérébraux représenteraient 6 à 52 % de la surmortalité.

Selon InVS (2003), une vague de chaleur a des effets immédiats, mais peut aussi entraîner des effets plus ou moins retardés. En 1995, suite à une vague de chaleur à Chicago, le pic du nombre de décès est survenu deux jours après le jour pendant lequel la température a été la plus élevée (Naughton et al., 2002).

Au Bénin, Boko (1988) a mis en exergue les effets indirects des ambiances bioclimatiques sur la santé humaine. En outre, les différents types de temps et les ambiances bioclimatiques rythment assez bien l’occurrence des affections des voies respiratoires chez les enfants de 0 à 15 ans (Boko, 1992). De même, les aérosols observés surtout en temps d’harmattan constituent une nuisance pour l’homme et sont aussi vecteurs de germes pathogènes (des produits chimiques), nuisibles pour la santé (Bokonon-Ganta, 1992). Sous un autre angle, Biaou (1999) a mis en évidence les ambiances climatiques et le rendement de la main-d’oeuvre en milieu rural.

Le département de l’Alibori est situé entre 10°32'44" et 12°33'59" de latitude nord et entre 2°00'06" et 3°50'55" de longitude est (Carte n°1). Il a une superficie de 26 242 km² (23 % du territoire national). Il est limité à l’Est par la République Fédérale du Nigéria, au Nord par le Burkina-Faso et le Niger, au Sud par le département du Borgou et à l’Ouest par le département de l’Atacora. Il comprend six (6) Communes et regroupe au total 229 villages (Carte n°1).

                     Carte n°1: Situation géographique du secteur d’étude

 

Méthodologie

1. Méthodologie

1.1. Données utilisées

Les données utilisées pour la réalisation de cette étude sont : les données climatologiques incluant la hauteur des pluies, la température, tirées de la base de données de l’ASECNA sur la période 1971-2015, de Kandi, Ségbana, Malanville et Banikoara ;

Les données épidémiologiques utilisées sont celles relative aux cas du paludisme, des maladies diarrhéiques, et des affections respiratoires enregistrées dans les formations sanitaires du Département de L’Alibori. Elles ont été extraites des bases de données épidémiologiques du Ministère de la Santé et de la Direction Départementale de la Santé (DDS) Borgou/Alibori.

Les données socio-économiques regroupant les modes de vie et les comportements des populations pouvant favoriser la prévalence des pathologies.

1.2. Méthodes de traitement et d’analyse

1.2.1. Évaluation de la vulnérabilité sanitaire des aux ambiances bioclimatiques

L’évaluation de la vulnérabilité sanitaire aux ambiances bioclimatiques revêt d’un exercice complexe qui intègre plusieurs aspects. Dans le cadre de cette étude, il a été utilisé, l’indice bioclimatique UTCI qui a été générés à l’aide du logiciel BioKlima. L’UTCI est définie comme la température d’air (Ta) de l'état de référence provoquant la même réponse physiologique comme l'état réel. Ainsi, l’UTCI est la température de l’air qui produirait dans des conditions de référence la même contrainte thermique que dans un environnement thermique réel.

La formule mathématique de l’indice climato-thermique universel se présente ainsi qu’il suit (équation 1).

(1)

Avec :

t : température de l’air (en °C) ;

Mrt : température radiante moyenne (en °C) ;

v : vitesse du vent à 10 m au-dessus du sol (en ms-1) ;

HR : Humidité relative de l’air (en %).

A l’issus des différents calculs dans le logiciel Bioclimat, les valeurs de l’UTCI, obtenues ont été interprétées suivant l’échelle d’appréciation présentée suivant le tableau 1 ou transférées dans le logiciel Excel pour la réalisation des graphiques.

Tableau n°1 : Grille d’appréciation de l’UTCI

Le tableau n°1 indique que le confort thermique est ressenti lorsque les valeurs de l’UTCI se trouvent entre 9 et 26 °C. En dessous de cette plage, apparaissent les ambiances froides qui varient du légèrement frais au très froid suivant les valeurs. Par contre, au-dessus de la plage de confort, les ambiances sont chaudes et évoluent du stress thermique modéré au stress thermique extrême (sensation torride). Il faut noter que l’indice UTCI est à nuancer de la température ambiante qui devient déjà très difficile à supporter lorsqu’elle se trouve en dessous de 20 °C en milieu tropical comme le Bénin. De plus, la notion de confort thermique est très subjective et varie suivant les latitudes. En milieu tropical, la limite du confort oscille entre 20 et 26 °C (Kemajou et al., 2012).

1.1.2. Analyse de la relation climat et santé 

La mise en évidence des liens entre le nombre de cas des différentes affections étudiées et les paramètres climatiques a été réalisée avec le test de corrélation de Pearson sur la période 1971-2015. A cet effet, les programmes ‘’test de corrélation /association’’ et ‘’modélisation des données’’ configurés dans le logiciel XLSTAT ont été utilisés. Les fonctions utilisées sont le ‘’test de corrélation’’ et la ‘’régression linéaire’’. Les coefficients de corrélation obtenus ont été interprétés selon la table de Pearson : 

Lorsqu’ on a 0,6 < | r | < 1 ; les deux (2) paramètres évoluent de la même façon. Ils sont liés. L’évolution de l’un influe sur l’autre. Les deux (2) phénomènes sont fortement corrélés ;

Lorsque 0,3 < | r | < 0,6 ; les deux (2) variables évoluent de manière approximativement identique. Ils sont moyennement corrélés ;

Lorsque 0 < | r | < 0,3 ; les deux (2) variables sont indépendantes. Il n’existe aucun rapport entre l’évolution de l’un et celle de l’autre, aucune corrélation entre les deux (2) variables.

Les coefficients de corrélation ont été associés aux coefficients de détermination R = r2 qui du reste, vient en appoint pour donner le taux ou la proportion de la variance expliquée par un paramètre climatique dans la prévalence d’une maladie.

Résultats

2. Résultats

2.1. Indicateurs de l’évolution du climat dans le Département de l’Alibori

Il ressort des analyses qu’au cours de la période 1971-2015, ledit département a été marqué par des fluctuations pluviométriques et thermométriques. La figure n°1 montre une alternance d’années pluviométriques sèches et humides à la station synoptique de Kandi et aux postes pluviométriques de Banikoara, Malanville et de Segbana. A l’exception de Banikora, il est noté une tendance non significative à la hausse des hauteurs pluviométriques. Toutefois, l’évolution intermensuelle comparée des hauteurs pluviométriques montre que globalement, la sous période 1971-1990 a été moins humide que celle de 1991-2010 (Figure n°1).

Figure n°1 : Evolution des hauteurs pluviométriques mensuelles sur les périodes 1971-1990 et 1991-2015

L’analyse comparative des hauteurs pluviométriques mensuelles sur les périodes 1971-1990 et 1991-2015, indique globalement que la période 1991-2010 a été plus humide par rapport à la précédente, avec un optimum en juillet. Cette tendance à la modification des régimes des pluies peut s’expliquer par « les conditions plus pluviogènes du flux de mousson africaine » (Vissin, 2009, p.34), lors de ses migrations. Mais, cette hausse des hauteurs de pluies mensuelles n’est pas indicatrice de l’augmentation des hauteurs de pluies à l’échelle annuelle et ne permet pas d’émettre l’hypothèse d’une tendance générale à la hausse dans le Département de L’Alibori.

2.2. Tendances thermométriques dans le Département de l’Alibori

Dans le Département de l’Alibori, la moyenne des températures minimales sur la période 1971-2010 est de 22,3 °C. Les écarts des températures minimales à la moyenne varient entre -1,20 °C en 1975 et +1,15 °C en 2010. Quant aux températures maximales, la moyenne annuelle est de 33,2 °C avec des écarts oscillant entre -0,69 °C en 1980 à +1,2 °C en 2006. Depuis 2000, les écarts thermiques à la moyenne sont positifs et en hausse. Cette tendance (figure n°2), est en phase avec celles mises en évidence aux échelles régionale et globale (Paeth et al., 2005, 23 p et Paeth et al., 2009, 45 p).

Figure n°2 : Anomalies et tendances thermométriques

Source : l’ASECNA sur la période 1971-2015

La figure n°2 permet de distinguer deux phases d’évolution des températures moyennes entre 1971 et 2010. La première phase s’étend de 1971 à 1995 et la seconde phase s’étale de 1996 à 2010. Les années après 1995 ont été plus chaudes à l’exception de 1997 et 1999. La magnitude des anomalies de température moyenne est comprise entre -0,9 °C en 1976 à +1,13 °C en 2010 avec quelques fluctuations et indique une tendance soutenue (R² = 0,6117) au réchauffement du climat dans le Département de l’Alibori.

2.3. Ambiances et sensations bioclimatiques dans le Département suivant UTCI

L’ambiance bioclimatique varie selon l’heure, le mois et l’année. Les indices bioclimatiques estimés aux pas de temps tri-horaire, mensuel et annuel permettent d’obtenir les résultats suivants. Le tableau n°2 présente les ambiances thermiques décrites par l’indice universel du climat thermique à l’échelle tri-horaire.

Tableau n°2 : Indice Universel du Climat Thermique à l’échelle tri-horaire dans le Département

Sources des données : Résultats de calcul, 2013

A 6 heures du matin, les valeurs de l’UTCI décrivent une ambiance confortable pendant tous les mois. Ce confort thermique se poursuit jusqu’à 9 heures entre décembre et février, puis en juillet et août. Les plus faibles valeurs de l’UTCI ont été obtenues à 6 heures respectivement en janvier, décembre, août et février puis à 9 heures en janvier. De mars à mai et en novembre, le stress thermique est modéré aux environs de 9 heures et devient fort entre 12 heures et 18 heures. Dans ces conditions, l’agriculteur éprouverait une sensation chaude à 9 heures et très chaude entre 12 heures et 18 heures. En réalité, les mois de novembre, mars, avril et mai sont les plus éprouvants tandis que les mois de juillet, août et septembre apparaissent plus favorables pour le travail agricole du point de vue thermique.

Au cours de l’année, les valeurs de l’UTCI sont globalement plus élevées à 15 heures traduisant une sensation thermique fortement chaude. Conséquemment, le travail agricole reste très pénible aux environs de 15 heures dans le Département de l’Alibori. Les valeurs de l’UTCI calculées aux pas de temps mensuel et annuel permettent d’obtenir les résultats présentés à partir de la figure n°3.

Figure n°3 : Evolution annuelle de l’UTCI suivant les mois entre 1971 et 2015

Source : l’ASECNA sur la période 1971-2015

Les traits discontinus indiquent la limite supérieure d’un stress thermique modéré et les lignes continues représentent la limite supérieure d’une absence de contrainte thermique. Autrement dit, entre la ligne épaisse continue et celle discontinue, règne un stress thermique modéré. Au-dessus de la ligne discontinue, le stress thermique est fort tandis qu’en dessous de la ligne continue, il n’existe aucun stress thermique (zone de confort thermique).

En janvier, le niveau de stress thermique se trouve globalement modéré et caractérisé par un temps chaud. Les mois de février sont caractérisés par un stress thermique modéré avec une légère évolution vers un stress thermique fort. Les mois de mars se retrouvent dans un stress thermique globalement modéré mais plus chauds que les mois de février puisque les valeurs de l’UTCI se trouvent entre 29,4°C pour le minimum et 33,5 °C pour le maximum. Pendant les mois d’avril, le temps est légèrement moins chaud qu’en mars et les valeurs limites de l’UTCI se trouvent entre 29,3 °C en 1991 et 33,2 °C en 2006. Tous les mois de mai ont enregistré un stress thermique modéré traduisant une légère chaleur. La situation est presqu’identique pendant les mois de juin, juillet, août et septembre avec des valeurs de l’UTCI légèrement moins élevées que celles de mai. Ces quatre mois sont moins chauds que le mois de mai.

En octobre, les valeurs de l’UTCI sont comprises entre 26,6 °C en 1991 et 30,4 °C  en 2006, ce qui traduit un stress thermique modéré ou une sensation de légère chaleur. Pendant les mois de novembre, les valeurs limites établies entre 27,4 °C en 1981 pour le minimum et 31,6 °C en 2005 pour le maximum commandent une ambiance plus chaude que celle d’octobre.

Dans le Département de l’Alibori, les valeurs de l’UTCI traduisent des ambiances globalement chaudes. Le mois de mars a été le plus chaud tandis que le mois d’août a été le moins chaud au cours de la période 1971-2012. La faible valeur des coefficients de détermination ne permet pas de confirmer une tendance à la hausse ou à la baisse des ambiances décrites par l’UTCI.

2.4. Incidences socio-sanitaires des ambiances bioclimatiques

Il ressort des analyses qu’il y existe un lien parfait entre les ambiances climatiques et les maladies dans le Département. Le tableau 4 récapitule les résultats d’analyse statistique validés à travers le test de corrélation de Pearson.

Tableau n°3 : Statistiques de la corrélation entre paramètres climatiques et affections étudiées dans le Département de l’Alibori

Il ressort de l’analyse de ce tableau que les valeurs de r sont variées. Le nombre de degré de liberté (NDDL) étant de 154, le test de corrélation est significatif à un seuil de 1 %. Les faibles coefficients de détermination (compris entre 0,4 % et 28 %) mais significatives, confirment qu’hormis le climat, d’autres éléments de l’environnement contribuent à la prolifération des pathologies dans le milieu. Cette significativité des coefficients explique qu’il existe une relation entre climat et santé.

La corrélation négative (r égal à -0,139) entre la température et les cas de paludisme est faible, ce qui signifie que le lien entre la température et le paludisme est faible dans ce Département. Par ailleurs, l’évolution de la pluviométrie et de l’humidité relative ont une influence moyenne respectivement sur le paludisme (r égal respectivement 0,44 et 0,53). la pluviométrique et l’humidité relative sont à la base de la prévalence du paludisme avec  r= 44% et r= 53%.

Les faibles coefficients de corrélation (| r | < 0,3) enregistrés au niveau des IRA et des maladies diarrhéiques montrent que les liens pluviométrie/IRA, pluviométrie/maladies diarrhéiques, température/maladies diarrhéiques, humidité/IRA et humidité/maladies diarrhéiques sont faibles (r égal respectivement à -0,17 ; -0,06 ; 0,11 ; -0,09 et -0,09. L’application de la fonction de régression a permis d’obtenir les résultats de la figure n°4.

Figure n°4 : Régression des paramètres climatiques de l’Alibori             Source : MS 2000-2012

Les pluies expliquent 19 % des cas du paludisme, 3 % des cas de IRA et 0,4 % des cas des maladies diarrhéiques (R2 respectivement égale à 0,19; 0,03 et 0,004). La part de la variance expliquée par la température moyenne dans le paludisme, les IRA et les maladies diarrhéiques est respectivement égale à 2 %, 13 % et 15 %. Pour ce qui concerne l’humidité relative, elle explique 28 % du paludisme, 0,8 % des IRA et 0,8 % des maladies diarrhéiques. Globalement, la part de variance expliquée par ces paramètres climatiques dans la survenue du paludisme est plus élevée que celles des IRA et des maladies diarrhéiques. Ces résultats montrent que le paludisme reste la pathologie la plus sensible au climat.

Conclusion

Conclusion

Le Département de l’Alibori, au cours de la période 1971-2015, a été marqué par des fluctuations pluviométrique et thermométrique. Les pluies ont été certes plus importantes entre 1991 et 2015 qu’entre 1971 et 1990 mais il reste difficile de conclure une tendance à la hausse au regard du faible coefficient de variation et de la longueur des sous-séries d’analyse (20 ans). Les températures dessinent une tendance à la hausse avec des écarts oscillant entre -0,9 °C et + 1,13°C. Cette évolution des paramètres climatiques induise des ambiances bioclimatiques globalement chaudes au cours de l’année. En effet, les matinées apparaissent généralement confortables ou légèrement éprouvantes entre 6 heures et 9 heures, tandis que les autres moments de la journée présentent une ambiance éprouvante voire très éprouvante. En conséquence, les matinées sont plus favorables au travail agricole mais peuvent être perturbées par les pluies diurnes. La tranche horaire de midi à 18 heures n’est pas favorable aux travaux champêtres nécessitant beaucoup d’efforts physiques.

Les activités dans ces conditions sont très pénibles et se déroulent globalement dans une ambiance éprouvante. En travaillant dans une ambiance thermique chaude, les populations s’exposent à des risques d’épuisement et à d’autres malaises comme les céphalées, les vertiges, etc.

Références

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Revue Espace, Territoires, Sociétés et Santé ,[En ligne], 2021,, mis en ligne le . Consulté le . URL:

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