2019/Vol.2-N°4 : Education Santé et bien-être en Afrique

11 |Perception du bien-être par les enseignants dans les écoles de formation des agents de santé en Côte d’Ivoire

Perceptions of well-being by teachers in health worker training schools in C

Auteurs

  • YEO Soungari Enseignant-chercheur ysoungari@yahoo.fr, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’ivoire
  • ANON N’guessan Enseignant-chercheur anon05_guessan@yahoo.com, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’ivoire
  • YMBA Maimouna Maitre-Assistant maimouna_ymba@yahoo.fr, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire

Mots-clés:

Bien-être| perceptions| enseignants| école| formation| santé|

Résumé

L’objectif de cette étude était de déterminer la conception qu’ont les enseignants du bien-être d’une part ; et d’autre part, d’étudier comment ils le perçoivent dans les écoles de formation des agents de santé que sont les Instituts de Formation des Agents de Santé où ils sont en poste. Pour collecter les données, nous avons recouru à l’entretien individuel et à l’entretien de groupe. A propos du bien-être, pris isolément, sans l’associer aux écoles de formation, les enseignants interrogés considèrent, pour certains, le bien-être comme un équilibre ou un sentiment d’aisance physique, matériel, financier, moral, psychique et spirituel. Pour d’autres, le bien-être est perçu comme le fait d’être bien intégré dans la société et de jouer pleinement son rôle. Une autre catégorie d’enseignant perçoit le bien-être comme étant le fait de vivre dans un environnement sécuritaire apaisé et de bénéficier de sécurité sociale.

En plus des dimensions physiques, matérielles, financières, spirituelles, sécuritaires et intégrationnistes, les enseignants enquêtés estiment que dans les écoles de formation, le bien-être doit prendre en compte d’autres réalités pour une formation de qualité et pour un épanouissement de tous les acteurs. Ainsi, ils estiment que parler de bien-être dans ces écoles, c’est d’abord évoquer leur bon fonctionnement et l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels administratifs, enseignants et des étudiants. Ensuite, le bien-être passe aussi par la disponibilité et l’usage efficace du matériel pédagogique et didactique. Enfin, ils considèrent que le bien-être s’entend comme l’existence de bons rapports entre les acteurs de l’école.

Introduction

La notion de bien-être est omniprésente dans le débat de l’opinion publique et apparait comme relative. Sa définition n’est pas une chose aisée car, comme le relèvent M. Gorza et F. Bolter, (2012, p. 26), il s’agit d’une notion polysémique qui renvoie à un ressenti, dont les contours peuvent varier d’un acteur de la société à un autre, d’un individu à l’autre, d’une discipline à une autre. C’est dans cette logique d’ailleurs que M. Forsé  et S. Langlois  (2014, p. 262) nous rappellent que le bien-être concerne l’individu tout autant que la communauté au sein de laquelle il vit et que le bien-être ressenti n’est pas nécessairement lié à celui de la collectivité qu’ils forment. Pour ces auteurs, il diffère selon, les individus, leur environnement, leur milieu social et peut donc être défini comme un état de quiétude pouvant varier selon les situations. Sur cette base, on peut admettre avec l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (2008, p. 194) que le bien-être est une notion complexe, plurifactorielle, mal définie, qui est beaucoup plus subtile que le simple fait de se sentir bien et que ce bien-être est constamment en évolution et en construction tout au long de notre vie. Dans cette perspective, notent M. Gorza et F. Bolter (2012, p. 26), il ne se réduit pas au simple fait d’être en sécurité, il va au-delà et suppose la satisfaction plus globale des besoins du corps et de l’esprit.
En économie, le bien-être est considéré comme un état d’aisance matérielle qui permet de satisfaire les besoins de l’existence C. Biales,  M. Biales, R. Leurion et J.L. Rivaud (1999).  De ce point de vue, relève V. Clément (2009, p. 69), « plus l'individu dispose d'un revenu élevé, toutes choses égales par ailleurs, plus il est en mesure de satisfaire ses préférences et plus son bien-être, son utilité s'accroît. Dans ce cas, indique-t-elle, le revenu constitue alors théoriquement une bonne approximation du bien-être individuel et dans cette même logique, le produit intérieur brut, ou la richesse monétaire créée par une société, est utilisé pour mesurer le bien-être social. ».
Toujours dans une approche économique, Eloi Laurent (2016, p. 9) évoque le concept du bien-être en trois dimensions qui peut se comprendre, selon lui, de deux manières : soit en décomposant le bien-être en bien-être présent, bien-être futur et bien-être au-delà de l’espace considéré ; soit en décomposant le bien-être en bien-être présent, bien-être futur et bienêtre en-deçà de l’espace national, c’est-à-dire dans sa dimension territoriale.
En psychologie, C. D. Ryff et C. L. M. Keyes (1995, p. 721) identifient six dimensions du bien-être. Il s’agit d’une bonne estime de soi et d’une évaluation positive de sa vie, de bonnes relations avec les autres, d’une sensation de maîtrise sur sa vie et son environnement, de la sensation de pouvoir prendre ses propres décisions et d’être autonome, de donner un sens à sa vie et de se sentir dans la continuité de son développement personnel. Cette perception du bien-être en psychologie vient prouver une fois de plus son caractère pluridimensionnel. Et de nos jours, de nombreuses organisations de développement mettent la notion de bien-être au centre de leurs préoccupations et exposent ses indicateurs.
Pour l’OCDE (2011), le bien être passe par la satisfaction de divers besoins humains, dont certains sont essentiels, ainsi que par la possibilité de poursuivre ses propres objectifs, de s’épanouir et d’éprouver de la satisfaction dans sa vie. Toutefois, M. Forsé  et S. Langlois (2014, p. 262) nous enseignent que la notion de bien-être doit se distinguer de notions connexes comme le bonheur, la satisfaction, le plaisir, l’utilité ou la qualité de vie. Mais, affirment-ils, les frontières entre ces notions ne sont pas totalement consensuelles. Pour ces auteurs, le bien-être recouvre en outre des aspects très divers tels que la santé, la richesse ou le respect des droits fondamentaux, etc.
A l’analyse, on peut dire que le bien-être est important aussi bien pour les individus que pour les communautés et est souvent perçu différemment. Toutefois, quelle que soit l’organisation sociale (entreprise, association, Organisation Non gouvernementale, école, etc.), le bien-être des acteurs est un volet non négligeable pour son fonctionnement et son efficacité.
Dans les organisations éducatives, le bien-être s’impose comme un élément incontestable de leur bon fonctionnement. En effet, si la question du bien-être n’était pas auparavant au cœur de la problématique de l’enseignement (S. Javerlhiac, J. M. Jarthon, D. Bodin et E. Débarbieux, 2017, p. 2), il faut dire qu’il ne s’agit surtout pas d’une idée récente.
Le bien-être dans le contexte scolaire constitue une préoccupation majeure, car il constitue une dimension importante de la qualité de vie des élèves. De nos jours, les objectifs éducatifs ne visent plus seulement le développement des connaissances et des savoirs des apprenants. Ils concernent également l’épanouissement de l’enfant à l’école afin qu’il s’intègre le mieux possible dans la société et qu’il réalise ainsi ses potentialités et vive pleinement sa vie (S. Gill, 2009, p. 1).
Par ailleurs, à l’école, le bien-être est parfois entendu comme une dimension de la santé physique et mentale des élèves. Or, il ne peut se cantonner à la santé des élèves dans la mesure où il a un nécessairement un lien avec les autres dimensions scolaires (B. Fouquet-Chaprade, 2014, p. 424). Il est l’une des composantes des processus en lien avec l’ensemble des autres phénomènes scolaires (A. Konu et M. Rimpelä, 2002, p. 83). C’est d’ailleurs dans cette logique que F. Murat et C. Simonis-Sueur (2015, p. 3) estiment que le bien-être à l’école renvoie à un degré de satisfaction individuel des élèves ou des personnels dans différents aspects de la vie scolaire. Il renvoie également selon E. Scott Huebner, Chris Ash et James E Laughlin, (2001, p. 168) à l’évaluation cognitive et affective de la satisfaction globale des expériences vécues à l’école.
Dans les établissements scolaires, le bien-être fait partie de la vie quotidienne de l’enfant et de l’école. Et pour Laure Reynaud (2017, p. 51), la question du bien-être est la clé de toutes les réussites, la voie royale vers un apprentissage heureux, porteur de sens et de valeurs, qui dépasse la maîtrise des compétences académiques. Les sentiments de bien-être et de satisfactions à l’école s’accompagnent donc avec la réussite éducative (Centre d’Analyse Stratégique (2013, p. 10). Cette perception du bien-être est d’autant plus juste qu’à l’école, l’échec ou la réussite dépendent de plusieurs facteurs dont le bien-être des enseignants, du personnel d’encadrement, des apprenants et du personnel administratif et technique. En effet, pour produire de bons résultats scolaires, les apprenants doivent être dans de bonnes conditions de bien-être. De même, pour être efficaces, les enseignants et le personnel d’encadrement doivent être dans de meilleures conditions de vie et de travail et donc de bien-être. Dans ce contexte, il s’avère important de mettre en place des actions afin de l’améliorer et de le promouvoir. A cet effet, Geneviève Zoïa et Laurent Visier  (2016, p. 81) enseignent que pour faire la promotion de ce bien-être, il faut prendre en considération plusieurs conditions, et surtout, pour les élèves comme pour les adultes, le sentiment d’appartenance à une communauté éducative qui constitue un point essentiel de la qualité du vivre-ensemble. Ce sentiment se nourrit, affirment les auteurs, de la qualité des collaborations entre professionnels et de la capacité à inclure les familles. Néanmoins, Justus Randolph, Marjaana Kangas et Heli Ruokamo (2010) cités par (Barbara Fouquet-Chaprade, 2014, p. 424) affirment que le bien-être scolaire peut être prédit par quatre types de facteurs, à savoir les facteurs liés au rapport et à l’organisation de la classe et de l’école (degré de participation, équité, perception de la sécurité, rapport aux enseignants, climat académique et climat social), les facteurs relevant d’ordre social (effets de pairs et effets-enseignants), les facteurs individuels (perception des compétences, satisfaction dans la vie en général, engagement dans les apprentissages, âge, genre, statut minoritaire) et les facteurs dont les recherches n’ont pu établir un lien avec le bien-être (intelligence, la part de filles dans la classe, taille de la classe, part d’élèves du groupe majoritaire dans la classe et résultats académiques).
L’analyse de ce qui précède permet de dire que le bien-être est au centre de la valorisation du capital humain de toutes les organisations. Cela est d’autant vrai qu’il existe beaucoup de travaux de recherche sur la question. Toutefois, si la littérature sur le bien-être à l’école est abondante, il faut relever qu’il s’agit essentiellement d’auteurs occidentaux. Cette question a été rarement examinée par les chercheurs africains. Pourtant, en Afrique, le bien- être est une condition essentielle du bon fonctionnement de l’école. Ainsi, qu’il s’agisse de l’école maternelle, du primaire, des lycées ou collèges, des universités ou des grandes écoles supérieures, le bien- être s’impose comme étant l’un des facteurs essentiels d’efficacité et d’ amélioration du rendement scolaire interne ou externe. Cette étude s’intéresse au bien-être dans les écoles de formation des agents de santé (l’INFAS d’Abidjan qui est l’école de base, l’INFAS de Bouaké, l’INFAS de Korhogo, l’INFAS d’Aboisso, l’INFAS d’Abengourou et l’INFAS de Daloa). Ces écoles occupent une place importante dans le dispositif sanitaire de la Côte d’Ivoire, car, les agents formés (infirmiers, sages-femmes, techniciens de laboratoire, auxiliaires de santé, etc.) sont déployés dans toutes les organisations sanitaires du pays. Vu leur importance et leur rôle prépondérant dans le fonctionnement de la politique de santé en Côte d’Ivoire, nous avons estimé important de mieux comprendre les perceptions qu’ont certains acteurs, notamment les enseignants, du bien-être dans leurs écoles de formation des agents de santé.
L’objectif général de cette étude est d’analyser les perceptions des enseignants relativement au bien-être dans les écoles de formation des agents de santé. De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques suivants :
- déterminer les  conceptions de la notion du bien-être selon les enseignants ;
- exposer les perceptions qu’ils ont de la notion de bien-être au sein des écoles de formation des agents de santé.

Méthodologie

1. Méthodologie

1.1. Participants

Les participants à cette étude sont des enseignants issus de différentes écoles de formation des agents de santé, c’est-à-dire les différentes antennes de l’Institut Nationale de Formation des Agents de Santé (INFAS). Les antennes de l’INFAS sont au nombre de six (INFAS d’Abidjan, INFAS d’Aboisso, INFAS d’Abengourou, INFAS de Daloa, INFAS de Bouaké, et INFAS de Korhogo). Ils sont de spécialités diverses (santé publique, surveillance d’unité de soins, kinésithérapie, parasitologie, biochimie médicale, préparation et gestion en pharmacie, hygiène et assainissement, immunologie, réanimation, ORL, imagerie médicale, puériculture, anesthésie, cardiologie). L’enquête a eu lieu à l’antenne de l’INFAS d’Abidjan où ils étaient en formation pédagogique. Ils étaient au nombre de 60 dont 25 sont issus de l’INFAS d’ Abidjan qui est d’ ailleurs la plus grande et la plus complète des écoles de formation des agents de santé en Côte d’Ivoire.  

1.2. Techniques de collecte et mode de traitement des données

Deux principales techniques ont été utilisées pour la réalisation de cette étude. En amont, nous avons effectué une recherche documentaire dont l’objectif est de faire l’état des lieux sur la question du bien-être. Des ouvrages, des rapports, des thèses et des articles relatifs au bien-être à l’école ont été consultées.
Pour la collecte proprement dite des données, nous avons recouru à l’entretien individuel et au focus group. L’entretien individuel a eu lieu avec douze enseignants (soit 2 enseignants par école). Quant au focus group, il a concerné 48 enseignants. Ce sont au total 4 focus groups qui ont été réalisés, en raison de 12 enseignants par focus group. Les entretiens individuels et de groupe ont été enregistrés à l’aide d’un dictaphone. Les données enregistrées ont été retranscrites. Les données recueillies à l’aide des entretiens individuels et de groupe ont essentiellement fait l’objet d’une analyse de contenu.

Résultats

2. Résultats

2.1. Le concept du bien être vu par les enseignants des écoles de formation des agents de santé

La conception qu’ont les enseignants de la notion du bien-être est pluridimensionnelle. Certains considèrent le bien-être comme un équilibre ou un sentiment d’aisance physique, matériel, financier, moral, psychique et spirituel. Pour d’autres, le bien-être est perçu comme le fait d’être bien intégré dans la société et de jouer pleinement son rôle. Une autre catégorie d’enseignants perçoit le bien-être comme étant le fait de vivre dans un environnement sécuritaire apaisé et de bénéficier de sécurité sociale.
2.1.1. Le bien-être vu comme un équilibre ou un sentiment d’aisance physique, matériel, financier, moral, psychique et spirituel
Les entretiens individuels et de groupe permettent de dire que pour des enquêtés, le bien-être ne peut être dissocié d’un bon état de santé physique et mental. Pour eux, parler de bien-être, c’est d’abord et avant tout évoquer un très bon état de santé physique et mental qui permet aux individus vaquer tranquillement et convenablement à leurs occupations quotidiennes.
« Par bien-être, j’entends d’abord le fait d’être en bonne santé physique ou mental. Ça, c’est la première condition du bien-être. Parce que si vous êtes malade physiquement, ça veut dire que vous souffrez dans votre chaire et que vous n’êtes pas à l’aise. » (Enseignant, INFAS d’Abidjan).
Toutefois, relèvent certains enquêtés, le bien-être ne se limitent pas à une absence de maladie physique ou mentale. Il concerne aussi les aspects financiers et matériels.
« Le bien-être de l’être humain ne concerne pas que l’aspect physique. Il prend en compte les volets financiers et matériels. Si tu es en bonne santé et que tu n’as pas les moyens financiers pour subvenir à tes besoins individuels ou familiaux, tu ne seras pas à l’aise dans ta peau. Si tu n’as pas par exemple les moyens de mieux t’habiller et que tu es obligé de porter toujours les mêmes chemises, robes ou pantalons, tu ne seras pas à l’aise. Surtout pour une femme, c’est très compliqué. Donc pour moi, le bien-être prend donc aussi et nécessairement en compte les ressources financières et matérielles. En plus de l’aisance physique, l’aisance financière et matériel fait partie du bien-être de l’Homme » (Enseignante, INFAS de Bouaké)
D’autres enquêtés affirment qu’en plus des aspects évoqués pouvant faire partie du bien-être d’un individu, qu’il ne faut pas occulter la dimension spirituelle et les conditions de vie et de travail qui font partie du bien-être d’un individu.
« Le bien-être est le fait d'éprouver un sentiment d'aisance physique, mental, financier. Cela rime avec la satisfaction des besoins physiologiques, psychologiques, sociaux, mentaux, intellectuels et surtout spirituels de toute personne. L’aspect spirituel est très important dans l’équilibre de l’être humain. Si cette dimension spirituelle vous manque, vous êtes désorienté et déséquilibré dans la vie. Et tout ça qui fait des gens courent pour aller voir tantôt des féticheurs, tantôt des marabouts ou des pasteurs véreux. Si vous vivez dans des conditions difficiles, si vous n’avez pas un logement adéquat, votre bien-être est mis à mal. Et ces choses-là, on les voit souvent dans des cours communes où il y a beaucoup de personnes. Ce qui fait du bien à l’un peut déranger l’autre. Et souvent les rapports sont exécrables et la tension toujours vive. En clair, je pense que la notion de bien être est comme un état agréable dans son milieu de vie sociale, familiale, physique et professionnelle. C'est un environnement favorable et de meilleures conditions sociales» ; (Enseignant, INFAS Aboisso).
2.1.2. Le bien-être perçu comme le fait d’être bien intégré dans la société et de jouer pleinement son rôle
S’intégrer pleinement dans la famille, dans la société et dans son organisation professionnelle et y jouer son rôle est un aspect important du bien-être selon les enquêtés. Pour eux, la marginalisation sociale, familiale et professionnelle est un facteur qui détériore le bien-être de l’individu.
« Si dans une famille ou dans la société, personne ne vous comprend et qu’on vous rejette, c’est une situation inconfortable qui fragilise le bien-être. Si dans votre famille, on convoque tout le monde aux réunions sauf vous parce que les gens estiment que vous ne pouvez pas apporter quelque chose de bon ou que votre présence est égale à votre absence, si personne ne vous respecte parce que votre contribution dans les résolutions des problèmes familiaux est inexistante, je pense que vous pouvez déprimer et cela peut affaiblir votre moral et détériorer votre bien-être. Et là, ce sont des réalités que les gens vivent dans les familles et dans la société» ; (Enseignant, INFAS de Korhogo)
L’intégration professionnelle, la reconnaissance des efforts fournis par un individu, l’estime de soi, le soutien et les encouragements de sa hiérarchie sont considérés par les enquêtés comme des dimensions importantes du bien-être.
« A travers le bien-être, je vois un équilibre moral, physique, psychique, spirituel, économique, matériel, l’estime de soi. Mais, le bien-être, c’est aussi l’intégration professionnelle, l’acception par les collègues et l’existence d’une ambiance amicale, fraternelle et conviviale, bref, un milieu professionnel qui vous donne envie de travailler et de donner le meilleur de vous-même. Pour moi, le bien-être, c’est aussi le fait que vos supérieurs hiérarchiques vous soutiennent, reconnaissent les efforts que vous fournissez et vous récompensent autrement. Si vous travaillez beaucoup et que personne ne reconnait les efforts fournis, si l’ambiance entre les membres de l’organisation professionnelle est nuisible, si vos supérieurs hiérarchiques banalisent vos efforts et récompensent les gens avec qui ils ont des affinités, c’est clair que ce sont des choses qui ébranlent et fragilisent l’homme. Et le bien-être n’existe pas dans ce cas, parce que vous serez toujours troublé » ; (Enseignant, INFAS d’Abengourou)
2.1.3. Le bien être perçu comme étant le fait de vivre dans un environnement sécuritaire apaisé et de bénéficier de sécurité sociale
Une autre perception du bien-être par les enseignants enquêtés est qu’il concerne un cadre sécuritaire apaisé, l’absence de violence quelle que soit la nature (physique ou morale) mais aussi la possibilité d’être pris en charge en cas de santé fragile.
« Le bien-être suppose un bon état d’esprit. Or, un bon état d’esprit, c’est surtout l’absence de violence physique et morale. On ne peut pas parler de bien-être si la situation politique ou sociale est tendue. Je pense que le bien-être c’est aussi et surtout un climat de paix dans la société et dans la famille. S’il y a trop de disputes dans la famille, on ne peut parler de bien-être. Donc le climat de paix est une dimension importante du bien-être. » ; (Enseignante, INFAS d’Abidjan).
Les participants à l’étude relèvent aussi que bénéficier d’une sécurité sociale pour être pris en charge en cas de maladie est une dimension du bien-être
« Je pense que le bien-être, c’est la sécurité à tous les niveaux. Dans la société actuelle, l’un des aspects importants du bien-être, c’est le fait d’être assuré, d’être pris en charge par une assurance. » (Enseignant, INFAS de Korhogo)

2.2. Le bien-être dans les écoles de formation des agents de santé selon les enseignants

En plus des dimensions physique, matérielle, financière, spirituelle, sécuritaire, intégrationniste, les enseignants enquêtés estiment que dans les écoles de formation des agents de santé, le bien-être doit prendre en compte d’autres réalités pour une formation de qualité et pour un épanouissement de tous les acteurs. Ainsi, ils estiment que parler de bien-être dabs ces écoles, c’est d’abord évoquer leur bon fonctionnement et l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels administratifs, enseignants et des étudiants. Ensuite, le bien-être passe aussi par la disponibilité et l’usage efficace du matériel pédagogique et didactique. Enfin, ils considèrent que le bien-être s’entend comme l’existence de bons rapports entre les acteurs de l’école.
2.2.1. Le bien-être perçu comme le fait d’améliorer le bon fonctionnement des écoles et l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels administratifs, enseignants et des étudiants
Dans l’esprit de nombreuses personnes, les organisations que nous créons ou dans lesquelles nous travaillons, qu’elles soient publiques ou privées doivent créer les conditions favorables à leur épanouissement, à leur prospérité, à la réalisation de leurs besoins, les aider dans certaines situations exceptionnelles, et s’acquitter efficacement de leurs fonctions. En clair, ces organisations doivent garantir le bien-être des personnes qui y vivent ou travaillent. Et pour ce faire, certaines conditions doivent être remplies.
Pour les enseignants enquêtés, la question du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé est une question pendante de la bonne gouvernance.
« Je pense que le bien-être à l’école, qu’il s’agisse d’une école de formation des personnels de santé comme la nôtre, d’une école primaire, secondaire ou supérieur, dépend fortement de la bonne gouvernance. Pour moi, le bien-être est déterminé par le niveau et la qualité de la gouvernance de l’Institut de formation des agents de santé. Une bonne gouvernance facilite le bon fonctionnement des écoles. Ce qui améliore les conditions de travail pour les uns, et d’étude pour les autres. A mon avis, le bien-être dans une école de formation des agents santé, est synonyme de la mise en œuvre des principes de la bonne gouvernance. » (Enseignant, INFAS d’Aboisso)
« On ne peut pas parler de bien-être dans une structure comme l’INFAS sans évoquer la qualité de la gouvernance. C’est important. Et  je pense que la gouvernance est une dimension du bien-être. Imaginez un peu qu’on ait une mauvaise répartition des ressources humaines ou matérielles, ou encore un détournement de ressources matérielles et financières, c’est une situation qui va détériorer les conditions de vie et de travail de tous les acteurs, c’est-à-dire le personnel enseignant, le personnel administratif et technique, les parents des étudiants et les étudiants qu’on forme. Imaginez aussi que la bourse des étudiants n’est pas payée ou qu’elle est détournée, il y aura nécessairement des troubles dans les écoles. Si par exemple, un enseignant prépare son cours sur PowerPoint avec des schémas, des photos et des images en couleur pour permettre aux étudiants de mieux le comprendre, et qu’une fois en classe on vous dit que le vidéoprojecteur est en panne depuis une semaine, cette situation va vous mettre dans une mauvaise posture et va déranger le processus d’enseignement et d’apprentissage. Si le matériel n’est pas renouvelé à temps, il y aura une situation de mal-être aussi bien chez les enseignants que chez les étudiants. Ce qui veut dire que si nous voulons faire la promotion du bien-être dans nos écoles, il faut veiller à ce que chaque acteur joue son rôle efficacement. Alors on peut oser dire que la bonne gouvernance est au cœur du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé. » (Enseignante, INFAS de Bouaké)
Les enquêtés ont relevé aussi le rapport entre l’ambiance et le bien-être dans les écoles. Pour eux, le niveau du bien-être dans ces écoles est aussi déterminé par l’ambiance qui y règne.
« Une bonne ambiance dans nos écoles est l’une des conditions du bien-être. Si l’ambiance est délétère, cela peut saboter les rapports entre les acteurs et engendrer des querelles, des histoires inutiles, du stress et même de l’insécurité. Pour moi donc, si nous parlons de bien-être dans nos écoles, cela a forcément un rapport avec la qualité de l’ambiance. Il faut une bonne ambiance entre les acteurs, qu’il s’agisse des enseignants, des dirigeants des écoles, du personnel administratif et technique, des parents d’étudiants et des étudiants eux-mêmes. Cela suppose aussi le respect du règlement intérieur établi. » (Enseignant, INFAS de Daloa)                                                     
La garantie de la sécurité des biens et des personnes est identifiée par les participants à cette étude comme étant une condition sine qua non du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé. Pour travailler correctement et faire fonctionner efficacement l’école, les personnels enseignants, administratifs et techniques et les étudiants ainsi que la direction elle-même ont besoin de sécurité.
« Je dois dire que le bien-être dans notre école, c’est la garantie sécuritaire non seulement des personnes qui y travaillent ou étudient, mais aussi celle des biens matériels. Aucun enseignant ne peut faire un cours dans l’insécurité. Aucun membre de l’administration ne peut travailler si la situation sécuritaire est fortement dégradée. Les étudiants eux aussi ne peuvent apprendre que si l’atmosphère sécuritaire est favorable. Vous voyez donc qu’on ne peut pas parler de bien-être dans un milieu où règne l’insécurité. » (Enseignante, INFAS de Man)
En plus de la sécurité, le climat scolaire est également évoqué comme l’un des aspects du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé.
« Le bien-être dans une école de formation des agents de santé repose aussi sur l’existence d’un climat scolaire apaisé. Dans quel contexte travaille-t-on dans l’école ? Dans quel contexte les enseignements sont dispensés ? Dans quel contexte les élèves ou étudiants apprennent-ils ? Alors vous voyez que ces questions ramènent à la nécessité d’un climat scolaire favorable au bon fonctionnement de l’école. Que ce soit dans la cour de l’école ou dans les salles de classe, le climat scolaire se révèle comme une dimension importante du bien-être à l’école. » (Enseignante, INFAS d’Abidjan)
La gestion efficace des effectifs étudiants et des salles, la bonne gestion des espaces, le confort des acteurs, la disponibilité des toilettes sont des aspects identifiés par les enquêtés comme étant des dimensions du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé.
« Le bien-être dans des écoles comme les nôtres repose sur la bonne gestion des espaces, des salles, des amphithéâtres et surtout et des effectifs étudiants. L’environnement doit être propre pour éviter que des personnes tombent malades. Et il faut aussi une bonne gestion des effectifs des étudiants, parce que de la gestion des effectifs, dépend la qualité de la formation. Si les effectifs sont pléthoriques, il sera difficile pour l’enseignant de s’occuper de chaque étudiant, de l’accompagner efficacement dans son processus d’acquisition des connaissances. Avec un effectif pléthorique, c’est-à-dire au-delà de ce qui est raisonnable, il sera impossible pour l’enseignant d’accompagner individuellement les apprenants et son état de santé peut même se dégrader. Ce qui veut dire que tous les acteurs de l’école doivent être dans un confort pouvant leur permettre d’accomplir leurs tâches quotidiennes sans un impact négatif. » (Enseignant, INFAS d’Abengourou)
La satisfaction des besoins physiologiques en rapport avec la question du bien-être est revue constamment dans les discours des enquêtés.
« Je pense que dans le processus de promotion du bien-être, il faut prendre en compte certains aspects. D’abord, il est important qu’il y ait des restaurants aux prix abordables dans les écoles parce que ce n’est pas toujours évident d’aller manger à midi à la maison et revenir au travail ou aux cours. Et ces restaurants qui doivent être de meilleure qualité devraient être disponibles pour tout le monde, pour tous les acteurs, personnels enseignants, personnels administratifs et techniques, étudiants, etc. Ensuite, il faut penser à certains besoins physiologiques. Pour cela, il faut des toilettes propres et en nombre suffisant pour éviter que des personnes contractent des maladies liées à l’hygiène. Enfin, la cour de l’école, les salles, les laboratoires et les bureaux doivent être très propres. » (Enseignant, INFAS d’Aboisso)
2.2.2. Le bien-être vu comme la disponibilité et l’usage efficace du matériel pédagogique et didactique et comme la nécessité de la mise en œuvre d’une pédagogie adaptée à chaque apprenant
Les informations recueillies révèlent aussi que des enseignants perçoivent le bien-être dans les écoles de formation des agents de santé comme étant la disponibilité et le bon usage du matériel pédagogique et didactique pour les travaux dirigés et pratiques, mais aussi comme étant le fait pour l’enseignant d’accompagner pédagogiquement et efficacement des étudiants. Pour ceux-là, le bien-être dans une école de formation des agents de santé implique, non seulement, la disponibilité et l’usage efficace du matériel pédagogique et didactique, mais aussi, la capacité pour l’enseignant d’accompagner efficacement les apprenants afin de pouvoir atteindre les objectifs fixés.
« Le bien-être à l’INFAS passe par la disponibilité d’un matériel pédagogique et didactique de qualité pour la formation. Les étudiants qu’on forme ici vont travailler sur des hommes et des femmes dans les structures de santé. Et c’est pourquoi, il faut du matériel de qualité en quantité suffisante dans les salles de travaux dirigés et pratiques pour que tous les aspects pratiques de la formation soient explorés et maitrisés par les étudiants. Cela veut dire aussi que les enseignants doivent pouvoir utiliser et manipuler aisément le matériel en question. Si l’enseignant sait utiliser le matériel qui est mis à sa disposition, il est tranquille et content de pouvoir bien faire son travail. De leur côté, les étudiants pourront mieux comprendre les cours et acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de leurs futures professions.» (Enseignant, INFAS d’Abengourou)
Les propos tenus par les enseignants lors de cette enquête laissent croire que l’application de la pédagogie différenciée est une partie importante des étudiants dans le processus d’apprentissage. Cette pédagogie part du principe que dans une classe, les élèves ou les étudiants forment un groupe hétérogène. Sur cette base, l’enseignant devra donner une réponse adéquate à cette hétérogénéité en permettant à chaque apprenant de réaliser les objectifs d’apprentissage. Il devra mettre en œuvre un ensemble diversifié de moyens et de procédures d'enseignement et d'apprentissage pour permettre à des élèves d'âge, d'aptitudes, de compétences, aux savoirs hétérogènes d'atteindre par des voies différentes des objectifs communs. Cela suppose un accompagnement pédagogique individuel.
 «Pour un bon déroulement des processus de formation et d’apprentissage, les enseignants doivent pouvoir mettre en place une pédagogie individuelle. Les étudiants n’ont pas les mêmes rythmes et styles d’apprentissage. Pourtant, ils doivent acquérir des compétences nécessaires à l’exercice de leurs métiers. L’enseignant ne doit pas laisser un apprenant en difficulté de côté et poursuivre avec les autres. Son rôle c’est de mieux les accompagner et assurer leur bien-être dans ce processus d’accompagnement. C’est pourquoi, je pense que pour un bon rendement interne et externe, l’accompagnement pédagogique individuel des apprenants est une solution. Ce qui signifie à mon avis que l’accompagnement pédagogique individuel  fait partie de leur bien-être à l’école.» (Enseignante, INFAS d’Abidjan)
2.2.3. Le bien-être entendu comme étant l’existence de bons rapports entre les acteurs de l’école
La nature des rapports entre les acteurs sont une composante essentielle du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé.
Les entretiens individuels et de groupe ont montré que pour les enseignants, le bien-être dans leurs écoles prend en compte les rapports entre les enseignants eux-mêmes.
« Les enseignants sont ceux qui sont chargés de la formation des futurs agents de santé. Il faut qu’ils s’entendent bien, il faut qu’ils soient solidaires, il faut qu’ils puissent collaborer dans le cadre de la formation pour mutualiser leurs forces, leurs compétences. S’ils s’entendent bien et collaborent, ils pourront échanger sur des questions importantes de la formation dans le but d’améliorer sa qualité. » (Enseignant, INFAS d’Aboisso)
Le bien-être, soulignent les enquêtés, c’est aussi l’existence de bons rapports entre les principaux acteurs qui se retrouvent dans les salles dans le cadre de la formation, c’est-à-dire les enseignants et les étudiants.
« Dans le cadre d’une formation, les deux principaux acteurs sont l’enseignant/formateur et l’apprenant. C’est eux qui se retrouvent dans les salles. L’un enseigne et l’autre devra apprendre. S’ils n’entretiennent pas de bons rapports, la qualité des processus d’enseignement et d’apprentissage va être endommagée. Il faut un respect mutuel pour que l’enseignant et l’étudiant puissent se sentir à l’aise en classe. En clair, il faut de bons rapports entre les enseignants et les enseignés pour permettre à ces derniers d’acquérir les compétences qu’il leur faut. » (Enseignant, INFAS de Bouaké)
Les bons rapports concernent aussi, selon les enquêtés, les étudiants eux-mêmes.
« Entre les étudiants, il faut des rapports de bonnes qualités. Cela est nécessaire pour que les plus forts puissent soutenir les plus faibles dans le processus d’apprentissage. Cela est nécessaire aussi pour l’établissement d’un climat apaisé et favorable à l’apprentissage dans les écoles. » (Enseignant, INFAS de Korhogo)
Les bons rapports entre administration et les autres acteurs de l’école sont aussi importants selon les enseignants pour asseoir le bien-être dans l’école.
« La qualité des rapports entre les dirigeants et tous les autres acteurs détermine le niveau du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé. Je pense donc que les dirigeants doivent être à l’écoute de tous les acteurs, c’est-à-dire les enseignants, les étudiants et le personnel administratif et technique. L’existence de bons rapports et l’existence de dialogue entre les dirigeants et les autres acteurs de l’école permettent de désamorcer des conflits et d’éviter des grèves ou de résoudre des problèmes qui pourraient être à l’origine de mauvaises conditions de vie, de travail et d’étude. » (Enseignant, INFAS de Daloa)
Les enquêtés estiment que les bons rapports entre les acteurs évitent les dysfonctionnements dans les écoles de formation des agents de santé.
« Autant les conflits fragilisent les Etats, les sociétés et les familles, autant ils peuvent entrainer des dysfonctionnements dans les écoles. Ce qui veut dire que les conflits dans nos écoles doivent être évités. Et pour ce faire, il faut des rapports de bonne qualité entre les acteurs. Les conflits détruisent le bien-être des acteurs. Quand il y a des conflits à l’école, ça veut dire qu’il n’y a pas de tranquillité, qu’il n’y a pas de paix et que les acteurs en conflits sont perturbés. Vous voyez donc que les conflits détruisent le bien-être. Les grèves des enseignants, des étudiants et du personnel administratif et technique fragilisent l’école et par conséquent le bien-être de certains acteurs qui ne seront pas tranquilles. La nécessité et le respect d’un règlement intérieur s’imposent dans les écoles de formation des agents de santé.» (Enseignant, INFAS de Man)

Conclusion

Conclusion

Le bien- être à l’école, qu’il s’agisse de l’enseignement primaire, secondaire ou supérieur, est au cœur du bon fonctionnement et de l’efficacité des organisations éducatives et de formation. C’est pourquoi, en occident, les travaux de recherche qui lui sont consacrés sont abondants. Si les recherches sur le bien-être connaissent une progression fulgurante depuis au moins une vingtaine d’années dans la plupart des pays occidentaux, il faut relever que l’Afrique reste encore à la traine sur cette question. Cette rareté des recherches sur la question du bien-être à l’école nous a amené à en faire une thématique de recherche. Et la présente étude qui s’achève a porté sur le bien-être dans  les écoles de formation des agents de santé en Côte d’ Ivoire et a concerné les enseignants desdites écoles comme le public cible.
Les résultats obtenus au terme de cette recherche montrent que la réalisation des objectifs de formation par les enseignants pour les enseignants et l’acquisition des compétences appropriées par les étudiants ne peuvent être envisagées de manière efficace et efficiente sans la promotion du bien-être dans ces écoles.  En effet, il ressort de cette recherche que le bien-être dans ces écoles et selon les enseignants, constitue une préoccupation majeure  et porte sur tous les phénomènes de la vie scolaire ou estudiantine. En outre, les résultats montrent que les enseignants enquêtés ont une perception multidimensionnelle du bien-être dans leurs écoles. Les dimensions du bien- être identifiés par les enseignants sont aussi importantes les unes que les autres, pour un meilleur fonctionnement des écoles et pour un épanouissement et une satisfaction de l’ensemble des acteurs.
Toutefois, il faut relever que dans une telle école, les acteurs sont nombreux et ont des responsabilités diverses. De ce fait, il ne s’agit pas d’un groupe homogène. Sur cette base, nous ne pouvons pas prendre le risque d’inscrire ces résultats dans une approche globale du bien-être dans ces écoles. Il s’agit uniquement des perceptions qu’ont les enseignants du bien-être dans les dites écoles. D’autres recherches sur les perceptions qu’ont les autres acteurs (dirigeants de l’école, étudiants, personnel administratif et technique, auxiliaires de santé, praticiens de soins, parents d’étudiants) permettront probablement de donner une image représentative de la perception du bien-être dans les écoles de formation des agents de santé.

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Publié

30 Décembre 2019

Comment citer

Revue Espace, Territoires, Sociétés et Santé ,[En ligne], 2019,, mis en ligne le 30 Décembre 2019. Consulté le . URL: https://retssa-ci.com/index.php?page=detail&k=71

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