2019/Vol.2-N°4 : Education Santé et bien-être en Afrique

14 |Groupe sanguin et obésité chez des sujets ivoiriens âgés de 18 à 73 ans recensés au service d’endocrinologie-diabétologie du CHU de Yopougon

Blood type and obesity of some Ivorian subjects aged 18 to 73 years identified at CHU de Yopougon

Auteurs

  • KOUADIO Kouakou Jérôme Enseignant-Chercheur, Maître de Conférences kouadiojeromek2016@gamil.com, Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), Abidjan, Côte d’Ivoire.
  • ANKO Affoué marie Paule Doctorante en anthropologie mariepauleanko23@gmail.com, Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), Abidjan, Côte d’Ivoire
  • YORO Yoro Jonathan Doctorant en anthropologie yroboyorojonathan@gmail.com, Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), Abidjan, Côte d’Ivoire.
  • KOUASSI Kouakou Firmin Enseignant-Chercheur, Maître-Assistant kouafirk@gmail.com, Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), Abidjan, Côte d’Ivoire.

Mots-clés:

Obésité| Groupe Sanguin| Environnement Biologique| Développement Physique| Côte d’Ivoire|

Résumé

La structuration corporelle de l’individu pourrait être imputable à son équipement biologique. L’effet de mécanismes spécifiques, caractéristiques de son patrimoine bio intrinsèque sur le profil corporel n’ont suffisamment pas été étudiés. La présente étude se propose donc d’examiner l’influence de l’un de ces facteurs, notamment le groupe sanguin, sur l’obésité.

Elle porte sur 104 sujets ivoiriens âgés de 18 à 73 ans dont 55 femmes et 49 hommes. L’obésité de ces sujets a été mesurée à partir de l’indice de masse corporelle (IMC, poids/taille²). Le groupe sanguin de ces derniers a été identifié à travers le test sanguin.

L’analyse des données collectées aboutissent à des résultats spécifiques. L’on note que les personnes de groupe sanguin A+ ont une fréquence d’obésité modérée qui ne s’écarte pas de celle de leurs semblables de groupe sanguin (B+ et O+) (60,0% contre 66,7% et 37,5%) (p = 0,914). Les individus âgés de 36 à 45 ans de groupe sanguin A+ se caractérisent par une fréquence d’obésité modérée (100%) statistiquement analogue à celle de leurs semblables de groupe sanguin (B+, AB+ et O+) (50% contre 57%,100%, 79%, p-value = 0,087). Les personnes de 46 à 59 as groupe sanguin A-, quant à elles, s’identifient par une fréquence d’obésité modérée (100%) superposable à celle de leurs semblables de groupe sanguin A+ (56%), B+ (62%), AB+ (50%) et O+(40%) (p-value = 0,760). Les personnes de 60 ans et plus de groupe sanguin A+ présentent une obésité modérée (50%) identique à celle de leurs homologues de groupe sanguin A- (100%), B+ (100%) et O+ (73%) (p-value=0,162). De tels résultats ne mettent pas en évidence l’effet supposé du groupe sanguin sur l’obésité.

Introduction

Le corps humain pourrait subir très souvent des transformations en volume suivant le niveau d’inadéquation entre l’équipement biophysiologique et celui dont il bénéficie. Ces modifications corporelles négatives est d’autant probable que le développement des lieux de vie et la réduction des espaces viables ont entrainé chez les populations une tendance à une sédentarisation. Celle-ci est souvent à l’origine d’une accumulation anormale de la masse grasse dans l’organisme de ces populations, c’est-à-dire l’obésité. Par exemple, selon G.R. N’Guetta et al. (2016, p. 133), plus de 49,5% de la population de l’Afrique subsaharienne est obèse. L’obésité qui se développe dans cette partie de l’Afrique semble s’étendre à l’ensemble des territoires de la région évoquée. Une étude réalisée, par exemple en Côte d’Ivoire, plus de 1,13% de la population est obèse (A. Y. F. Kouakou et al., 2017, p. 241). Ce dysfonctionnement biocorporel (obésité) est défini comme une accumulation anormale ou excessive de graisse dans l’organisme (Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2018, p.1). Dans une perspective similaire, l’on définit l’obésité comme une augmentation de graisse dans le sang (C.M.P. Rémi et G. Alain, 2014, p. 1413). En clair, l’obésité serait un excès de masse grasse, une accumulation anormale de graisse dans le sang d’un individu.
De ce fait, l’acquisition de la structure physique chez l’individu dépendrait de la nature du contenu de ce liquide antigénique dans lequel baignent les cellules qui structurent l’organisme de l’individu. En d’autres termes, l’obésité serait influencée par le type de sang, c’est-à-dire le groupe sanguin. Ce dernier se réfère à la présence ou l'absence d’antigènes à la surface des globules rouges (Z. Hong. et al., 2017, p. 381). Il renvoie à l’expression de la variabilité génétique humaine détectable dans le sang qui engendrerait une acquisition anormale de la masse grasse (J. Chiaroni, 2003, p. 10). Le groupe sanguin serait donc la catégorisation du sang suivant les substances antigéniques présentes dans les globules rouges, qui engendrerait une acquisition anormale de la masse grasse caractérisant le capital physiologique de l’individu.
Ainsi, d’un individu à un autre, ce marqueur biologique pourrait varier selon leur mécanisme physiologique interne. Par exemple, les groupes sanguins A et B présentent des antigènes, des plaquettes sanguines qui diffèrent de ceux des groupes sanguins AB et O. Le groupe A possède uniquement des antigènes A à la surface des globules rouges et des anticorps anti- B. Le groupe B présente des antigènes B et des anticorps anti-A. Le groupe AB, ayant les deux types d’antigènes A et B ne possède aucun anticorps. Le groupe O quant à lui, se caractérise par l’absence de ces deux types d’antigènes et la présence d’anticorps A et B (A.-C. D. Valle, 2019, p. 1-2).
Cet ensemble d’antigènes, génétiquement déterminés, présents à la surface des membranes des cellules sanguines, serait unique à chaque groupe sanguin et, par ricochet, à chaque individu. En d’autres termes, selon le groupe sanguin, le potentiel physique en termes de substance ou de quantité d’énergie fonctionnelle d’un individu est loin d’être semblable à celui d’un autre individu. Le groupe sanguin pourrait donc influencer la nature et la composition physiologique qui caractérise l’organisme de l’individu, notamment sa masse bio corporelle.
Nesrine et al. (2016, p. 3) a évalué la relation entre l’obésité à travers les taux d’Interleukine-6 et de leptine circulants et l’altération du goût. Selon lui, l’obésité est considérée comme un état inflammatoire résultant de l’altération du goût due à des taux élevés d’Interleukine-6 et de leptine. Dans le même construit, G. Romy et al. (2013, p. 1054) fait observer que les facteurs diététiques exercent un effet sur la prise de poids excessive. Quant à S. Bensaid et A. Naer (2017, p. 56), ils ont étudié les altérations métaboliques causées par le diabète non insulino-dépendant en lien avec l'obésité. Ces auteurs révèlent qu’une alimentation saine, une activité physique régulière contribuent au maintien d'un poids normal chez les diabétiques.
De ce qui précède, l’on constate que la plupart des travaux qui a tenté d’examiner la relation entre la composition physiologique et l’acquisition anormale de masse grasse chez des individus a mis l’accent sur les perturbations biologiques, l’alimentation et l’activité physique. Il semblerait que, dans ces recherches, l’on ne se soit pas suffisamment intéressé au groupe sanguin, en tant qu’une variable susceptible d’influencer l’obésité. L’objectif du présent travail est de comparer le niveau d’obésité des individus selon leur groupe sanguin.

Méthodologie

1. Méthodologie

1.1. Site de l’étude

La question examinée dans le présent travail est relative au type d’obésité en lien avec le groupe sanguin des individus adultes obèses. Ceux-ci seraient majoritairement observés dans les grandes agglomérations, notamment à Abidjan. Dans ce sens, K. S. Malik et K. A. Adoubi (2018, p. 134) révèlent que, les populations adultes vivant à Abidjan sont de plus en plus confrontés à l’obésité avec une prévalence de 14,8%. Ces individus urbains, confrontés à ce dysfonctionnement biocorprel, tendent à solliciter généralement l’expertise des structures spécialisés dans l’examen et le traitement biomédical de cette maladie métabolique. L’une de ces structure qui, selon K. S. Malik et K. A. Adoubi (2018, p. 136), est suffisamment fréquentée par les obèses en Côte d’Ivoire, est le service endocrinologie-diabétologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yopougon.
L’expérimentation sur terrain qu’implique la réponse au questionnement qui sous-tend l’étude s’est déroulée dans ce service. Les personnes obèses qui y sont reçues et bénéficient des soins biomédicaux sont celles concernées par la présente observation. Elles constituent  la population d’étude.

1.2. Population d’étude

Les personnes en situation d’obésité en Côte d’Ivoire pourraient être identifiées, comme précédemment indiqué, au service endocrinologie-diabétologie du CHU de Yopougnon, Abidjan. Plusieurs de ces obèses s’y rendent pour des séances de consultations et de suivi médical. Ces individus sont composés d’hommes et de femmes de statut socio-professionnel divers. L’on note, dans ce groupe d’obèses, des fonctionnaires, des ménagères, des personnes exerçant des activités libérales, des mariés, des célibataires, des concubins, des chrétiens et des musulmans.
Certaines de ces personnes résident dans des communes d’Anyama, d’Abobo, de Yopougon, d’Adjamé. D’autres habitent dans les communes de Koumassi, Port-Bouët, de Bingerville. Il faudrait indiquer que ces individus font partie de populations, qui, selon K. J. Kouadio et al. (2018a, p. 186), ont pour la plupart une alimentation composée, de bouillie de riz, de maïs, d’ignames, de bananes plantain ou de manioc à bon marché. En outre, ces obèses, assurent leurs besoins de santé en recourant généralement à l’automédication ou à la médecine non conventionnelle (médicaments pharmaceutiques dans la rue, traditionnels) (M. Ymba, 2013, p. 1). L’on reçoit donc au service endocrinologie-diabétologie des obèses de diverses caractéristiques socio-démographiques dont le nombre est estimé, examinant les registres de consultations annuelles, à environ 700 personnes, âgés de 18 à 73 ans. La présente observation s’est effectuée dans ce service en considérant, comme population d’étude, cet effectif d’obèses hétérogène. La non homogénéité de la population obèse soignée au service médical évoqué, a amené un tri entre les obèses pour en retenir une fraction, un échantillon moins disparate.

1.3. Échantillon

Les obèses reçus au service endocrinologie-diabétologie est une population d’individus qui avoisine 700 personnes présentant des sexes, des professions et des âges différents. Cette variabilité entre les obèses, du point de vue de leurs caractéristiques socio-démographiques, été considérée dans la sélection des sujets. Ainsi, la technique d’échantillonnage, fondé le jugement des caractéristiques évoquées des sujets (échantillonnage au jugé), a été utilisée. Par exemple, le sexe, par exemple, est identifié comme un facteur qui influence la survenue de la surcharge pondérale ou l’obésité chez les sujets adultes. La fréquence d’obésité chez les hommes diffère de celle des femmes (11% contre 15%, Organisation Mondiale de la Santé, 2018, p. 2). Considérant le sexe comme critère d’inclusion, 62 femmes et 54 hommes obèses ont été retenus.
Ces deux groupes comprennent des obèses de professions variables, comme l’on a précédemment indiqué. L’étude menée par T. De Saint Pol (2008, p. 178), dans ce sens, montre une prévalence d’obésité différente selon la catégorie professionnelle ou économique. Ce faisant, l’on a sélectionné 56 fonctionnaires, 23 ménagères, 25 personnes exerçant des activités libérales, composés de mariés, de célibataire, de concubins, de chrétiens et de musulmans en nombre relativement apparié. L’âge de ces obèses s’étend de 18 à 73 ans.
Cette étendue très large, concernant l’âge des sujets, a été également prise en compte, comme un autre critère dans le processus de sélection des obèses. Se référant à l’étude de T. De Saint Pol (2008, p. 176) montrant l’effet de l’âge sur le développement de l’obésité, des sujets se situant à des périodes de vie comparables ont été retenus. Ainsi, 17 obèses jeunes, 31 obèses jeunes adultes, 37 obèses adultes et 19 obèses de 60 et plus ont été sélectionnés. Ils sont de différents groupes sanguins: A (22) personnes, B (23) personnes, AB huit (8) personnes et O (51) personnes. En somme, 104 obèses âgés de 18 à 73 ans dont 55 femmes et 49 hommes présentant des caractéristiques socio-démographiques, économiques, professionnelles similaires constituent l’échantillon sur lequel porte l’étude (Tableau n°1).
Tableau n°1: Répartition des sujets sélectionnés dans le cadre de l’étude
Source: Notre enquête de terrain, 2017

1.4. Outils de collecte des données

Le présent travail de type transversal et analytique examine l’influence du groupe sanguin sur l’obésité des adultes ivoiriens. Pour ce faire, ces individus issus du centre Hospitalier et Universitaire de Yopougon en particulier ceux du service endocrinologie diabétologie ont été interrogés. D’abord, l’on a administré à 300 personnes un questionnaire de 19 items portant sur les caractéristiques sociodémographiques notamment (le sexe, l’âge, la profession, le statut matrimonial, la nationalité). Ces personnes ont été également soumises à des mensurations corporelles. Le poids et la stature de ces personnes ont été mesurés en utilisant un pèse-personne et une toise et leur indice de masse corporelle a été calculé, conformément à la formule de Quételet (J. Bair, 2015, p. 3).
Le dépouillement des données a permis de sélectionner, suivant la similarité des caractéristiques, 104 individus obèses (IMC ≥ 30 kg/m²) ivoiriens, dont 55 femmes et 49 hommes âgés de 18 à 73 ans, de statut socio-économique défavorisé. Le niveau d’obésité, après la mesure du poids et de la taille de ces derniers, a été examiné à partir du calcul de l’Indice de Masse Corporel (IMC), selon la formule de Quételet (C. Bruno, 2019, p. 1). Cette formule est le rapport du poids de l’individu sur la taille au carré (P/T²). La valeur obtenue est comparée à des valeurs prises comme normes correspondantes aux différents types d’obésités, en l’occurrence modérée, sévère et massive (OMS, 2018, p. 2). Ainsi, si le calcul donne une valeur comprise entre 30 et 34,99 kg/m2, l’individu à une obésité modérée. Lorsque le résultat du calcul donne une valeur comprise entre 35 et 39,99 kg/m2, l’obésité est dite sévère. Si la valeur d’IMC est supérieure ou égale à 40 kg/m2, l’on note une obésité massive (OMS, 2018, p. 2). En plus de la mesure du poids et de la taille précédemment indiqués, le Tour de Taille (TT) et le Tour de Hanche (TH) ont été mesurés pour mieux apprécier le niveau d’obésité des individus retenus. Ensuite, le groupe sanguin de ces sujets a été exploré au travers du test sanguin. Les groupes sanguins identifiés sont: A, B, AB et O. L’application de ces procédés et outils a permis d’obtenir des données relatives au phénomène étudié. Ces données ont fait l’objet de traitement et d’analyse statistique.

1.5. Outils de traitement de traitement

Les mesures des caractères physiques liées à l’obésité ainsi que les types de celle-ci ont abouti à des données quantitatives (scores) et qualitatives (fréquences). Contrairement aux informations catégorielles, la distribution de celles de statut quantitatif (les dimensions corporelles des sujets étudiés), a été examinée statistiquement au moyen du logiciel SPSS version 23, en appliquant le test de Shapiro-Wilk, à l’issue du dépouillement. Les résultats de ce contrôle indiquent une distribution anormale des données, concernant les caractères corporels considérés dans les quatre (04) catégories de groupe sanguin (p= 0,001 (poids); 0,042 (stature); 0,001 (tour de taille); 0,000 (tour de hanche)). Ces données, prétraitées, ont été décrites statistiquement par le truchement du même logiciel et exprimées en fréquences et en scores moyens.
Ainsi, les fréquences d’obésité et les scores moyens du poids, de la stature, du tour de taille et du tour de hanche ont été comparés entre eux, selon le groupe sanguin des sujets, en utilisant des tests statistiques qui conviennent à la nature des données et au nombre de groupes de sujets à comparer. Dans cette optique, le test exact de Fisher (fréquence) et le test de Kruskul-wallis (moyenne) se sont révélés appropriés pour vérifier la significativité des résultats. Le seuil, à partir duquel cette dernière est jugée, est fixé à 0,05.

Résultats

2. Résultats

La relation entre le groupe sanguin et l’obésité a intéressé la présente étude. Les observations faites, dans ce sens, auprès des obèses âgés de 18 à 73 ans recensés au service d’endocrinologie-diabétologie du CHU de Yopougon ont abouti aux résultats suivant les tranches d’âge précédemment considérées.

2.1. Caractéristiques biocorporelles des obèses de 18 à 35 ans en fonction du groupe sanguin

Les obèses âgés de 18 à 35 ans de groupe sanguin A+ présentent une masse corporelle (poids = 98,60 kg ± 9,864 et stature = 1,67 m ± 0,091) et une masse grasse (tour de taille = 109 cm ± 9,301 et tour de hanche = 109,80 cm ± 8,167) statistiquement similaires à ceux de leurs homologues de groupe sanguin différent (A-, O+ et B+) (p-value > 0,05; confère le tableau n°2).
Tableau n°2: Comparaison des poids, stature, tour de taille, tour de hanche des obèses âgés de 18 à 35 ans selon le groupe sanguin
N: Effectif; m: Moyenne; α: Ecart type; NS: Non Significative
Source: Notre enquête de terrain, 2017
D’autres observations ont été réalisées chez les mêmes individus. L’on note que les personnes de groupe sanguin B+ ont une fréquence d’obésité modérée qui ne s’écarte pas de celle de leurs semblables de groupe sanguin (A+ et O+) (66,7% contre 60,0% et 37,5%) p-value (p = 0,914; Tableau n°3).
Tableau n°3: Comparaison de la fréquence de l’obésité suivant le groupe sanguin chez des jeunes âgés de 18 à 35 ans
N: effectif; % : Pourcentage; NS: Non Significative
Source: Notre enquête de terrain, 2017
Ces résultats semblent se répéter, lorsque l’on passe d’une tranche d’âge à l’autre. Par exemple, les individus âgés de 36 à 45 ans de groupe sanguin B- (poids = 143,0 kg ± 0,0; stature = 1,70m ± 0,0; tour de taille = 138,0 cm ± 0,0 et tour de hanche = 142,0 cm ± 0,0) se caractérisent par une masse corporelle et une masse grasse statistiquement superposable à ceux de leurs pairs de groupe sanguin différent (B+, A+, AB+, O- et O+) (p-values > 0,05; Tableau n°4). Les obèses de 36 à 45 ans ont été analysés et les résultats sont également présentés.

2.2. Caractéristiques biocorporelles des obèses de 36 à 45 ans selon le groupe sanguin

Le tableau ci-dessous fait une comparaison des poids, stature, tour de taille, tour de hanche des obèses âgés de 36 à 45 ans en fonction du groupe sanguin.
Tableau n°4: Comparaison des poids, stature, tour de taille, tour de hanche des obèses âgés de 36 à 45 ans en fonction du groupe sanguin
N: Effectif; m: Moyenne; α: Ecart type; NS: Non Significative
Source: Notre enquête de terrain, 2017
L’observation réalisée, dans cette tranche d’âge, montre que les individus de groupe sanguin (AB+) se caractérisent par une fréquence d’obésité modérée (100%) statistiquement analogue à celle de leurs semblables de groupe sanguin (O+, B+ et A+) (p-value = 0,087; Tableau n°5).
Tableau n°5: Comparaison de la fréquence de l’obésité selon le groupe sanguin chez des jeunes adultes âgés de 36 à 45 ans
N: effectif; %: Pourcentage; NS: Non Significative
Source: Notre enquête de terrain, 2017
Les obèses âgés de 46 à 59 ans présentent à l’image de leurs pairs des âges antérieurs, des particularités morphologiques.

2.3. Caractéristiques biocorporelles des obèses de 46 à 59 ans en fonction du groupe sanguin

La comparaison de la masse corporelle et la masse grasse a été faite chez une autre frange d’individus obèses, en l’occurrence ceux âgés de 46 à 59 ans. Chez ces derniers, ceux de groupe sanguin (O-) ont une masse corporelle (poids = 117kg ± 0,0 et stature = 1,61 m ± 0,0) et une masse grasse (tour de taille = 128 cm ± 0,0 et tour de hanche = 121cm ±0,0) comparables à ceux de leurs homologues de groupe sanguin (A+, B+, O+, A- et AB+) (p-values > 0,05; Tableau n°6).
Tableau n°6: Comparaison des poids, stature, tour de taille, tour de hanche des obèses âgés de 46 à 59 ans suivant le groupe sanguin
N : Effectif; m : Moyenne; α: Ecart type; NS : Non Significative.
Source: Notre enquête de terrain, 2017
Les personnes de groupe sanguin A-, quant à elles, s’identifient par une fréquence d’obésité modérée (100%) superposable à celle de leurs semblables de groupe sanguin B+, A+, AB+ et O+, (p-value = 0,760; Tableau n°7).
Tableau n°7: Comparaison de la fréquence de l’obésité en considérant le groupe sanguin chez des adultes âgés de 46 à 59 ans.
N: effectif; % : Pourcentage; NS: Non Significative
Source: Notre enquête de terrain, 2017
Les obèses vieux, c’est-à-dire ceux âgés de 60 et plus, ont été aussi observés et les résultats issus de cette observation ne sont pas passés sous silence.

2.4. Caractéristiques biocorporelles des obèses de 60 ans et plus selon le groupe sanguin

L’examen des sujets âgés de 60 ans et plus en fonction du groupe sanguin (AB+) montre que ces individus se caractérisent également par une masse corporelle (poids =106 kg ± 0,0 et stature = 1,56 m ± 0,0) et une masse grasse (tour de taille = 110 cm ± 0,0 et tour de hanche = 119 cm ± 0,0) équivalentes à celle de leurs pairs de groupe sanguin différent (O+, B+, A+ et A-) (p-value > 0,05; Tableau n°8).
Tableau n°8 : Comparaison des poids, stature, tour de taille, tour de hanche des obèses âgés de 60 ans et plus, par la prise en compte du groupe sanguin
N: Effectif; m: Moyenne; α: Ecart type; NS: Non-Significative.
Source: Notre enquête de terrain, 2017
Dans ce groupe, les personnes de groupe sanguin B+ présentent une obésité modérée (100%) identique à celle de leurs homologues de groupe sanguin (A-, O+ et A+) (p-value=0,162; Tableau n°9).
Tableau n°9: Comparaison de la fréquence de l’obésité en confrontant le groupe sanguin chez des adultes âgés de 60 ans et plus.
N: effectif; % : Pourcentage; NS: Non Significative
Source: Notre enquête de terrain, 2017
En définitive, le groupe sanguin des sujets, quel que soit l’âge, n’influence pas l’obésité. Ces résultats obtenus pourraient être examinés en lien avec ceux des travaux précédents.

Conclusion

Conclusion

La question examinée dans la présente étude transversale et analytique est relative à l’influence du groupe sanguin sur l’obésité des individus. Les données collectées auprès de 104 sujets dont 55 femmes et 49 hommes âgés de 18 à 73 ans ont été traitées à l’aide de méthodes standardisées. Les résultats obtenus montrent que les individus obèses jeunes, jeune-adultes, adultes et ceux de 60 ans et plus ont une masse corporelle et une masse grasse statistiquement similaires, quel que soit le groupe sanguin.
En somme, le groupe sanguin est loin d’influencer la fréquence de l’obésité (p-value > 0,05). La taille moins importante de l’échantillon ainsi que la non prise en compte d’autres facteurs biologiques, notamment la glycémie, le cholestérol et la tension artérielle sont des facteurs qui amènent à une prudence dans la généralisation des résultats obtenus. Des études longitudinales ultérieurs permettront de conforter ou non les présents résultats obtenus.
Remerciements
Les auteurs du présent travail sont reconnaissants à l’égard des responsables du service endocrinologie-diabétologie du chu de Yopougon à Abidjan, Côte d’Ivoire pour avoir accepté que l’enquête se déroule au sein de leur service. Ils adressent également leurs remerciements aux personnels dudit service, aux sujets (les enquêtés) pour leur contribution à la réalisation de l’observation factuelle.

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Publié

30 Décembre 2019

Comment citer

Revue Espace, Territoires, Sociétés et Santé ,[En ligne], 2019,, mis en ligne le 30 Décembre 2019. Consulté le . URL: https://retssa-ci.com/index.php?page=detail&k=75

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